Sur l’Ile d’Oléron, entre Chassiron et Les Trois Pierres, face au large atlantique siège en bord de littoral une assemblée étrange de figures figées. Seule la lumière océane fait bouger les pauses et trembler les ombres de ces statues inattendues rencontrées à la faveur de la courbe d’un chemin côtier.
Le promeneur est saisi de l’étrangeté de cette accumulation de personnages soumis à la puissance conjuguée d’Eole et d’Hélios arbitrée par Océanos et Ouranos. Si les menhirs s’alignent, la foule lapidaire de Chassiron s’épanouit dans un joyeux désordre tout à fait contemporain. La manifestation est statique mais néanmoins fait entendre ses revendications. De sa clameur sourde et audacieuse, s’esquissent pour ceux qui prennent le temps, l’invitation à la méditation et à la rêverie de l’apaisement recherché. Car, le premier qui a pensé à mettre sur un galet un autre caillou est assurément porteur d’une idée généreuse. Que cet artiste anonyme entre dans notre anthologie intime. Les autres qui ont suivi son geste n’en furent pas moins intrigués de donner un sens nouveau à ces pierres polies depuis si longtemps et depuis si longtemps en attente de se rassembler.