Analyse sans concession de la hausse des impôts et des faibles investissements.Pour les élus de Puissance Sète, la baisse des dotations de l’État n’explique pas tout.
A l’instar du maire la semaine dernière - qui vantait « l’exception insulaire voguant à contre-courant d’un contexte morose » -, les élus d’opposition de la liste « Puissance Sète » ont tenu une conférence de presse de rentrée hier matin. Loin de l’enthousiasme affiché par le 1er magistrat, ils sont notamment revenus sur l’épineux dossier de l’eau en révélant le contenu de l’audit réalisé sur la gestion du service public de l’eau depuis sa privatisation en 1985 jusqu’à nos jours. Ce document pointe moult dysfonctionnements, toujours à l’avantage du fermier et au détriment de la ville et des usagers. Des éléments, qui selon eux exigent réparation financière. Nous reviendrons plus en détails sur ce feuilleton de l’eau dans notre édition de lundi.
A l’heure où les feuilles d’impôts arrivent dans les boîtes aux lettres, Christian Dalmon a tenu par ailleurs à remettre les pendules financières à l’heure. « Le maire justifie la hausse des taxes locales en 2016 (autour de 3% selon lui) par la baisse des dotations de l’État et il assure ne pas les avoir augmentées depuis 11 ans. C’est faux. D’une, les taxes ont été majorées non pas de 3% mais de 11% cette année. De deux, par la seule évolution des bases (qui ont flambé en raison de la promotion immobilière) et de la population, les impôts ont grimpé de 26% en sept ans. Avec les hausses pratiquées lors du 1er mandat, on atteint une majoration de 36% de 2001 à 2016. A titre comparatif, l’augmentation avait été de 21% sous Yves Marchand (de 1983 à 1996) et de 6% sous François Liberti (1996-2001). »
Peu convaincu par l’argument de la baisse des dotations, l’élu poursuit : « Déjà en 2014, tous les curseurs étaient dans le rouge, avec un taux d’imposition supérieur de 82% aux villes de même strate, une dette 66% plus lourde et un niveau d’équipement inférieur à la moyenne. Et malgré ce, le maire a engagé la ville dans le partenariat public privé de l’éclairage public, qui va coûter 3 ME pendant 20 ans. »
« Ce sont juste des effets de manche »
Rappelant que la baisse de la dotation en 2016 ne représente qu’un cinquième des recettes fiscales, il enchaîne : « en 2015, malgré le non renouvellement de 180 contrats précaires en mairie et la hausse des tarifs des services municipaux, l’investissement est resté à la portion congrue (15 ME dont 9 ME pour les équipements). Et sur l’enveloppe annoncée cette année (41,6 ME), il faut déduire 15 ME d’emprunt et 5,5 ME de remboursement du capital de la dette. En clair, ce sont juste des effets de manche. »
« D’autant qu’en général, entre les investissements annoncés et ceux réalisés, il faut diviser par deux, intervient Jean-Luc Bou. Sur la voirie par exemple, pourtant affichée comme prioritaire, ce n’est que du saupoudrage. » « C’est pareil pour les écoles, renchérit François Liberti, où les travaux d’entretien (1 ME) vont s’échelonner jusqu’en 2019. Alors qu’il faudrait 3 ME pour remettre les établissements à niveau. » « François Commeinhes aura été le seul maire qui n’aura pas construit d’école et ce malgré l’évolution démographique, enfonce Véronique Calueba-Rizzolo Il se contente de « rapetasser ». Il appuie sur la culture, souvent élitiste, mais ne se préoccupe pas du quotidien des gens, que ce soit dans le domaine de l’éducation, de l’emploi (16% de chômeurs) ou du logement (70% des salariés vivent en dehors de Sète en raison du coût des loyers) ». L’exception insulaire…