La main invisible du marché
Gouvernements et banques centrales font fi de 5 000 ans d’histoire qui établit que les épargnants doivent être rémunérés lorsqu'ils prêtent de l'argent

Du jamais vu depuis 5 000 ans
Une telle situation est sans précédent dans l’histoire. Dans leur monumentale ‘History of Interest Rates’, Sydney Homer et Richard Sylla, de la New York University, identifient un seul cas de la sorte : les bons du Trésor américain émis en 1941 juste avant Pearl Harbour, mais cette anomalie n’en était pas vraiment une, car ceux-ci comportaient une caractéristique optionnelle. Sinon, il n’est pas d’exemple de taux d’intérêt négatifs depuis 5 000 ans. Alors que la dette publique accumulée dans le monde s’élève à 60 000 milliards de dollars, en réalité celle-ci s’élève à plusieurs centaines de milliers de milliards de dollars, si on y ajoute tous les autres engagements des États qui sont autant de charges budgétaires supplémentaires. Cela pousse les prix des actifs financiers risqués à des niveaux dangereux. Et cela agit in fine comme un frein à la croissance économique. Qui va investir avec confiance quand le prix du crédit présente une telle distorsion ? Les obligations n’ont donc jamais été aussi chères, et cette bulle obligataire ne fait pas que des heureux, notamment les épargnants allemands qui le ressentent particulièrement. Mais en l’absence d’inflation et dans un environnement de croissance économique médiocre, peut-être la seule solution est-elle de “tondre” l’épargnant pour dégonfler le levier trop important accumulé au fil des ans par toutes les catégories d’emprunteurs.Publié lehttp://www.lenouveleconomiste.fr/des-taux-dinteret-negatifs-pour-tondre-lepargnant-32031/