La ville, la Région et l’Etat viennent de renouveler la convention avec l’opéra. Pour la ville qui diminue sa part dans le total des subventions, c’est une nouvelle chanson. Mais pas pour les Verts
Un jour scène lyrique, le lendemain, théâtre consacré au ballet ou à la comédie, l’Opéra national de Bordeaux bénéficie depuis janvier 2001 du label d’Opéra National accordé par le ministère de la culture et de la communication. Un label obtenu par une convention qui vient d’être renouvelée et signée entre l’État, la ville et la Région pour la période 2008-2012 et assortie d’un certains nombre d’engagements en matière de décentralisation régionale de sa programmation et d’actions en direction des différents publics. «Cette convention décrit un projet artistique et financier pour 5 ans, souligne Dominique Ducassou, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la culture. En matière de financement justement, les engagements des différents partenaires vont évoluer progressivement sur 5 ans. Ainsi, la ville augmente sa participation financière de 500 000 €, passant de 14 604 616 à 15 104 616 €. Toutefois, son implication financière jugée depuis plusieurs années bien trop importante, va diminuer. «Il n’était pas normal que la ville assure les trois-quarts du financement de l’Opéra et après une longue bataille, nous avons réussi à améliorer la situation puisque la part relative de la ville dans le total des subventions passe de 74% à 69,95%. Nous reculons donc de 5 points», se félicite Alain Juppé. Une diminution possible grâce à un engagement plus important de la Région et de l’Etat. La Région comme la ville abonde sa participation de 500 000 €. La part de la région passera ainsi de 1 219 592 à 1719 592 (de 6,22% à 7,96%) en 5 ans. Quant à l’Etat, sa contribution augmente d’un million d’euros pour passer de 3 768 000 € en 2007 à 4 768 000 € en 2012 (de 19 à 22%). Mais pour les élus Verts bordelais, c’est loin d’être suffisant. «La ville de Bordeaux est toujours la seule avec la région à financer l’Opéra alors que l’institution est fréquentée par des gens du département et de la Cub. Il n’est pas normal que l’opéra reste en grande partie à la charge des Bordelais». Un discours que ressasse Pierre Hurmic depuis des années maintenant mais qui ne semble pas être entendu. «Au final, rien ne change. Nous ne savons rien sur l’audit qui a été mené sur l’opéra et il n’y a toujours pas de changement de statut de la structure dans la nouvelle convention», souligne l’élu Vert, qui malgré tout affirme qu’il poursuivra son combat pour que les choses changent. Il demande en effet que l’opéra passe du statut de régie personnalisée à celui d’établissement public de coopération intercommunal pour gérer ce service public culturel. De quoi faire en sorte que toutes les collectivités locales financent la structure et aient un pouvoir décisionnel sur la programmation artistique. Une programmation qu’il estime «ne pas être à la hauteur des exigences d’objectifs fixées par la convention».
Stella Dubourg