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Loi Création et Internet : réaction de Starzik & MyMajorMusik

Publié le 20 juin 2008 par Lindt
Loi Création et Internet : réaction de Starzik & MyMajorMusik Rappel des faits Christine Albanel, notre Ministre de la Culture et de la Communication, a présenté ce mercredi 18 juin son très controversé projet de loi "Création et Internet", sensé aider à la lutte contre le piratage. Ce projet prévoit notamment la mise en place d'une Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur l'Internet (Hadopi), qui coûtera annuellement la bagatelle de 15 millions d'euros (arghhh). Cette entité sera chargée de veiller à la prévention et, éventuellement, à la sanction du piratage des oeuvres, par ce qui a été appelé la riposte graduée. Une fois le méchant pirate repéré, il recevra d'abord un mail puis une lettre en recommandé lui disant de cesser ses activités illicites. S'il continue il verra son abonnement Internet suspendu pour une durée de 3 à 12 mois. "On ne fait pas de musique sans argent" He oui, ça paraît tout bête dit comme ça, mais il y en a qui semblent encore en douter. Mais ce n'est pas le cas de Jérôme Giachino, PDG de Starzik, et Guillaume Rostain, co-fondateur de NoMajorMusik. L'un est distributeur, l'autre producteur et otus deux s'accordent pour dire qu'aujourd'hui une fausse idée entoure les artistes : il n'y a qu'une minorité qui gagne des fortunes tandis que la plupart rame pour gagner sa vie. JG : "Aujourd'hui on assiste à une rupture dans ce marché qui est en plein mutation." L'offre légale disponible ne répondait pas aux besoins de l'internaute : qu'à cela ne tienne, il s'est créé son propre supermarché du Peer2Peer... GR : "L'internaute a perdu tout repère, il a l'impression de faire la nique à une société ou à un artiste qui gagne beaucoup d'argent lorsqu'il télécharge un fichier gratuitement alors qu'en fait ce sont les artistes qui en pâtisssent." JG : "Produire un album demande de rassembler les talents d'une dizainie de personnes (parolier, musicien, interprète, ingénieur du son, producteur, directeur artistique, arrangeur...). Je ne connais personne qui accepte de faire un métier sans être rémunéré pour son travail !" GR : "Il faut bien que les gens comprennent que de toute façon la musique n'est jamais gratuite : que ce soit via la publicité, l'abonnement ou les partenariats, il y a toujours quelqu'un qui paye au bout, même s'il ne s'agit pas nécessairement de l'internaute." Un problème de communication JG : " Il faut cesser de stigmatiser les internautes en les traitant de pirates. De même on ferait mieux de parler d'information graduée (avec une éventuellement sanction) plutôt que de riposte graduée. Ces termes sont extrêmement agressifs et pas du tout constructifs. " GR : " Je pense que depuis le début le débat est centré autour de l'industrie du disque alors que ce terme ne parle pas aux gens. Il serait mieux de parler des artistes qui ne peuvent plus vivre de leur talent ou même des suppressions de poste chez les majors. Le téléchargement illégal a de vraies conséquences sur le quotidien de personnes ! Il faut remettre les artistes sur le devant de la scène, c'est avant tout eux qui vivent la crise." Peut-on encore sauver l'industrie du disque ? Le disque peut-être pas, mais la musique oui bien sûr ! Le numérique est l'avenir de la filière musicale, reste à bien l'exploiter, intelligemment, et à rééquilibrer le marché. JG : " Dans tout marché équilibré il y a une part de marché souterrain : dans le luxe, la maroquinerie, les cosmétiques... Le problème c'est que dans l'industrie du disque le rapport est de 90% de marché souterrain pour 10% de légal. Il faut inverser la tendance. " GR : "Il faut proposer un service irréprochable et attractif car même si le téléchargement illégal diminue ce n'est pas pour autant que le légal va se développer. L'abandon DRM est une étape indispensable : mais la loi ne l'évoque pas. Par ailleurs toutes les mesures liées au projet de loi Création et Internet ne favoriseront pas les artistes en développement car l'Hadopi va surtout veiller aux intérêts des majors et donc surveiller le téléchargement de leurs titres en priorité. " Vous l'aurez compris, ce n'est pas encore gagné. Mais heureusement certains acteurs du web se battent pour faire comprendre à ceux de la musique que l'avenir sera numérique ou ne sera pas. Il a falloir passer un cap et ne pas trop traîner.

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