
Mais qu'importe, au début des années 2000 j'ai donc lu plusieurs romans de Saroyan publiés entre 1934 ("L'audacieux jeune homme au trapèze volant") et le milieu des années 40 ("Une comédie humaine", "Folie dans la famille" et "Echapée en roue libre"). J'y ai découvert un romancier à l'écriture douce amère, sensible et drôle, jamais tragique même dans les moments les plus poignants d'une fiction largement inspirée de sa vie de fils d'immigrants arméniens qui a été témoin de la grande dépression de 1930 et de la seconde guerre mondiale.Je suis justement en train de lire un court roman de Saroyan, plus tardif (1957) au titre révélateur de "Papa tu es fou" et dont je parlerai très bientôt ici. En attendant je ne résiste pas au plaisir d'en extraire une citation pour poser le ton du livre et qui permet aussi de constater en une seule phrase combien Saroyan peut se rapprocher d'auteurs comme Brautigan, Fante et Bukowski.
"Je me suis levé de table et je me suis mis à danser la gigue : Papa a éclaté de rire, et j'aime l'entendre rire comme ça - comme un type qui écrit, qui a faim et qui est complètement fou."