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Critiques Séries : Pitch. Saison 1. Episodes 2 et 3.

Publié le 09 octobre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Pitch // Saison 1. Episodes 2 et 3. The Interim / Beanball.


Pitch est peut-être mon Friday Night Lights. En effet, je n’avais jamais vraiment accroché à la série de NBC mais bizarrement, celle-ci me plaît. Pourtant, je suis bien loin d’être un fan de baseball. Mais étrangement, quelque chose fonctionne très bien dans cette série et parvient à nous accrocher aux personnages. C’est d’autant plus visible dans « Beanball », le meilleur épisode de Pitch jusqu’à présent. Dans cet épisode, la série clarifie enfin les choses. Pitch a depuis le début fait des choses intéressantes pour présenter le monde qu’elle dépeint de façon réaliste. On sent que Dan Fogelman et son équipe de scénaristes connaissent le monde dont ils parlent et la série gagne alors rapidement des points. « Beanball » est réussi en grande partie pour moi car justement, Pitch sait nous donner une vision intéressante des choses. Dans cet épisode, on sent que les choix de Ginny Baker sont les bons, sont ceux d’une femme réfléchie. L’une des plus belles séquences de cet épisode ce ne sont pas les scènes entre les personnages mais le match qui se joue. Durant une bonne partie de l’épisode, Pitch se concentre sur ces personnages et la série en sort alors grandie. Le succès de Ginny dans le monde de la MLB n’est pas seulement dû à ses qualités de joueuse sur le terrain, c’est aussi un combat, celui de l’acceptation.

J’ai beaucoup aimé ce que « The Interim » fait dans ce sens là lors de l’interview qu’elle donne à la télévision. Il y a un très beau message à ce moment là que Pitch vient délivrer aux téléspectateurs, en parallèle des scènes qui se déroulent dans les vestiaires où le coach vient rappeler aux coéquipiers de Ginny qu’ils ne sont que des triples buses à côté d’elle. Ginny n’est pas là pour être un monstre de foire, mais juste pour montrer à quel point elle est là pour gagner. Elle est à fond dans son boulot, tente de faire de son mieux pour être accepté dans l’équipe comme il se doit. Ginny n’est pas la femme du genre à ignorer tout le monde et à laisser couler l’eau sous les ponts. C’est quelqu’un d’avenant qui sait aller vers les autres et se montrer généreuse. Si ce personnage est aussi intéressant c’est aussi pour cela car il y a de la nuance en elle qui fonctionne très bien. Elle a besoin que l’équipe la soutienne et c’est ce que « Beanball » cherche à faire d’elle, quelqu’un en qui ses coéquipiers peuvent faire confiance. Elle n’est pas là pour rigoler une fois sur le terrain, mais dans la vie de tous les jours elle veut être jugée comme les autres et pas comme une femme dans un milieu d’hommes. Le message féministe derrière Pitch n’est cependant jamais envahissant.

En effet, Pitch fait de son mieux afin de ne pas nous faire ressentir tout cela comme une mauvaise chose. Bien au contraire, l’action peut respirer et les personnages eux aussi. Le match n’est pas qu’une succession de scènes de baseball, c’est aussi des parallèles sur la vie des personnages, sur ce qui se passe en coulisse, etc. C’est un épisode ultra rythmé qui à certains moments me rappelle la narration d’Aaron Sorkin dans Le Stratège. Si le symbole n’est peut-être pas suffisamment fort, Dan Fogelman a en tout cas le potentiel de faire quelque chose de Pitch qui va bien au delà de ce que l’on pouvait imaginer. Au premier abord, je n’attendais rien du tout de cette série et elle n’était pas vraiment en haut du panier. Mais je suis forcé de reconnaître que finalement je me suis peut-être trompé et mes craintes sur le baseball se sont effacées au fil du temps. La dynamique de la série reste très simpliste, se concentrant sur un lot de personnages. La série est également capable de donner suffisamment de matière autour des personnages comme dans « The Interim » afin de conserver un certain statut qui lui aussi me plaît énormément. Pour le personnage de Mike par exemple. Toute l’histoire de l’agression sexuelle, mise en parallèle avec la réponse de Ginny, prouve là aussi la capacité de Pitch à parler de sujets complexes avec sa propre vision des choses.

Note : 5.5/10 et 8/10. En bref, Pitch montre ce qu’elle a dans le ventre.


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