Jean-Philippe Toussaint, écrivain et réalisateur de son état, publie depuis 1985 chez Minuit des romans que l'on qualifie de minimalistes. Je ne connais que de nom cet auteur traduit dans un grand nombre de pays et je ne l'ai jamais lu. Mais cela ne m'empêche pas de trouver très intéressante la démarche qu'il adopte sur son site web et qui consiste à mettre à disposition les extraits de ses manuscrits, de ses notes préparatoires et de ses plans de travail. Voilà ce que j'appelle la cuisine... Ses plans n'ont rien en commun avec les miens. En prenant par exemple les plans qu'il a rédigés pour "La vérité sur Marie", je me rends compte qu'il les a justement... rédigés. Il ne s'agit pas d'un simple résumé de ce qu'il se passe et tout n'est pas relié de façon claire et évidente. Il y a sur les plans de Toussaint des pistes d'ouverture, des brèches en attente d'être comblées, mais aussi des extraits déjà saisis, des images et des idées qui ont initié la recherche du plan et qu'il a écrites à même celui-ci, dès la phase de conception. Un exemple frappant du décalage entre ces recettes de cuisine propres à chacun de nous. On est loin du cadre sûrement trop rigide de mes plans personnels. Et même si j'ai besoin d'avoir une structure plus marquée, peut-être devrais-je en effet assouplir le cadre un peu trop rigoureux de mes tableaux excel de préparation et de plans. Y incorporer notamment certains ingrédients tels que des phrases, des dialogues, des bouts de développements que j'ai en tête à ce moment là mais que je ne prends pas la peine de noter de peur de surcharger... Pourtant se montrer à peine moins synthétique m'aiderait sûrement à trouver plus d'ampleur encore pendant l'écriture proprement dite. Intéressant en tous les cas et peut-être à expérimenter dans le futur...
