Les effets du vieillissement peuvent être minorés ou retardés si l’alimentation couvre les besoins en éléments antioxydants (vitamines et minéraux) qui permettent de lutter contre la formation de radicaux libres. Au quotidien, une alimentation variée et équilibrée devrait permettre de combler ces besoins, sans avoir forcément recours à une complémentation ou une supplémentation. Cependant, l’équilibre alimentaire et les différents apports nécessaires ne sont pas toujours respectés chez la personne âgée. Les soignants, les aidants et les proches ont donc un rôle essentiel à jouer à la fois pour prévenir et prendre en charge les situations de carence, en particulier chez ce groupe d’âge.
Chez la personne âgée en bonne santé, les besoins énergétiques sont aussi élevés que pour un adulte plus jeune, surtout s’il y a encore pratique d’activité physique. Les apports doivent atteindre au moins 36 Kcal/Kg/jour soit 2.520 Kcal pour une personne pesant 70 kg. Seule une couverture nutritionnelle suffisante permettra d’atteindre les apports recommandés en vitamines et minéraux.
· Le cuivre, un cofacteur d’enzymes, intervient dans le maintien des cartilages, la minéralisation de l’os, la régulation des neurotransmetteurs, l’immunité et le métabolisme du fer. Ce puissant antioxydant est naturellement présent dans certains aliments, en particulier dans les légumes secs et les crustacés.
Une supplémentation en cuivre devra être discutée avec prudence, en raison d’un risque pro-oxydant, qui pourrait être à l’origine d’atteintes hépatiques et de lésions membranaires cellulaires. Cependant, compte-tenu de son effet bénéfique sur le système immunitaire, une telle supplémentation, peut être discutée à l’approche de l’hiver.
Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 1,5 mg.
· Le zinc : sa carence peut entraîner des sévères en particulier chez les personnes âgées, dont des troubles de l’immunité, des lésions de la peau, la chute des cheveux, des retards de cicatrisation, des diarrhées, et des troubles de la vision, de l’odorat et du goût. Dans les défenses immunitaires, le zinc régule la synthèse des protéines. Son activité est essentielle dans plus de 200 enzymes. C’est également un puissant antioxydant. Il a été montré qu’une supplémentation en zinc avant l’hiver permettait de prévenir certaines infections virales. Enfin, combiné à la vitamine E, le Zinc permet de prévenir le développement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Ses principales sources alimentaires sont les viandes, les produits de la mer et les céréales complètes.
Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 15 mg.
· Le fluor : connu pour son rôle essentiel dans la santé osseuse et dentaire, le fluor a une grande affinité pour le calcium d’où son intérêt dans la prévention des caries. Ses principales sources sont les eaux minérales et du robinet (en France) et le thé. L’incidence de la carence est faible.
Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 2,5 mg chez les hommes et de 2 mg chez les femmes.
· L’iode : une déficience en iode peut entraîner diverses anomalies fonctionnelles allant de la débilité mentale irréversible au goitre endémique. L’iode intervient aussi dans le fonctionnement des hormones thyroïdiennes. Ses principales sources sont les produits de la mer et les légumes secs.
Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 150 µg, mais les besoins sont liés au contexte géologique et géographique.
· Le manganèse : des apports insuffisants pourraient entraîner des troubles osseux et diminuer la cholestérolémie. C’est également un bon antioxydant, tout particulièrement présent dans les produits végétaux. Associé à d’autres oligo-éléments dans certains compléments alimentaires, le manganèse peut contribuer à booster l’immunité des personnes âgées.
Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 2,5 mg.
· Le sélénium : Les principaux signes rencontrés de carence sont une macrocytose, une hémolyse, des troubles de l’immunité, une dépigmentation des phanères, des manifestations arthrosiques. Le sélénium est antioxydant indispensable à la neutralisation des radicaux libres. Ce qui explique sa capacité à lutter contre le vieillissement cellulaire. Enfin, le sélénium semble associé chez l’homme à un effet légèrement protecteur contre le cancer de la prostate. Son pouvoir pro-immunitaire et protecteur contre les maladies virales est une découverte très importante. On en trouve dans les viandes, les poissons, les œufs, le lait, les céréales complètes.
Les besoins journaliers du sujet âgé sont de 80 µg.
· Le chrome : un déficit en chrome peut entraîner une diminution de la tolérance au glucose, l’hyperglycémie à jeun, l’hypoglycémie et l’augmentation des triglycérides et du cholestérol plasmatiques. Le chrome participe aussi au maintien de la masse maigre. Ses principales sources sont les légumes secs et les crustacés. En supplémentation, il contribue à favoriser le métabolisme des sucres et des graisses.
Le besoin journalier du sujet âgé est de 125 µg.
On l’aura compris, les oligo-éléments jouent un rôle essentiel dans le maintien en bonne santé du patient âgé. Si leurs apports, en cas de régime équilibré, vont normalement combler les besoins au quotidien, la pratique de régimes restrictifs, la dénutrition liée à certaines pathologies voire la malnutrition vont encourager à la supplémentation. Une supplémentation en minéraux n’est pas anodine et doit passer par des analyses et une prescription.
Sources : AFSSA – Apports nutritionnels conseillés pour la population française- Avis sur l’évaluation des besoins nutritionnels chez les personnes âgées fragiles ou atteintes de certaines pathologies afin de définir des références nutritionnelles permettant d’adapter leur prise en charge nutritionnelle –
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