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Difficile à notre époque de ne pas constater "que la politique dans notre pays ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt au pire de la colère" comme le précise un texte publié à la suite de la conférence des évêques de France ce mois-ci.
Ce constat est malheureusement d’une grande banalité affligeante et ce n’est pas un scoop. Ce qui l’est davantage, c’est qu’un intéressant billet ait été publié dans les colonnes de Libération et intitulé "Messieurs les évêques, la République vous remercie". Evidemment, et égal à lui-même; Libé a publié un éditorial de l’événement un tantinet moqueur et sarcastique pour ne pas dire dédaigneux. Là, rien de plus normal. Ce qui l’est moins, c’est quand une plume traditionnelle du quotidien remercie les évêques au nom de la République. Contrairement à son éditorialiste, Grégoire Biseau ose dire que le texte publié à la suite de la conférence "fait du bien". Certes rien de neuf et rien de renversant, mais à noter tout de même. Notre confrère estime que les questions posées sont les bonnes, tant mieux. Mais cela devient carrément jubilatoire quand le journaliste de Libération est obligé de constater que les valeurs de la République ressemblent à celles du christianisme, que les ambitions sont les mêmes sur tout et pour tous: "liberté, égalité, fraternité". Biseau estime que c’est une "curieuse époque où l’Eglise catholique devient la première avocate de la République sociale".
Quelle naïveté! Quand comprendrons-nous que ceux qui ont mis en place la République en France au XIXe siècle, voulaient tout simplement leur part du gâteau, dans une société qui ne la leur laissait pas? Un système en renverse un autre mais les hommes et les femmes restent les mêmes. Chez les catholiques comme chez les républicains, il y a du bon et du moins bon. Il y a ceux qui veulent que chacun trouve sur cette terre de quoi le motiver à vivre et ceux qui s’en moquent, pour qui ce n’est pas leur problème et qui refusent de faire un lien entre pauvreté et révolution. Aujourd’hui, force est de constater pour ceux qui s’estiment de gauche que celle-ci n’a pas tenu ses promesses. D’où pour un minimum d’honnêteté, une obligatoire remise en question de certaines certitudes. Enfin…
Encore une fois, l’ennemi n’est pas celui que l’on croyait. Le brouillage de cartes est une vieille pratique pour diviser les Etats, les peuples, les troupes. La prise de contrôle en Hongrie du plus grand quotidien, le Nepszabaszag, équivalent du Monde, par un proche du Premier ministre actuel, est effectivement loin d’être anodine et tient de cette volonté de brouillage des cartes. Evidemment, présentée comme une nécessité économique, c’est tout une époque qui disparaît avec lui. Et celle qui s’ouvre laisse quelque peu perplexe. Prendre le contrôle d’un media d’opposition est une grande erreur. Penser que c’est ainsi qu’un gouvernement aura la paix, en est une autre. C’est la preuve que celui-ci a peur à tort ou à raison. C’est démontrer sa faiblesse.
Mais nous ne devons pas être inquiets, surtout depuis que nous avons appris que l’ONU avait nommé une nouvelle ambassadrice pour sa campagne en faveur de l'émancipation des femmes et des filles dans le monde. L’organisation internationale a choisi, et ce n’est pas une plaisanterie Wonder Woman! Vous savez cette super héroïne des années 70, moulée dans une combishort aux couleurs du drapeau américain. Voici le nouveau visage du féminisme version ONU, quand je vous dis qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir….