Autres articles
-
Face à l’inaction momentanée des banques centrales, les marchés semblent déroutés
-
Bourse : vers une fin d’année monotone
-
La tendance haussière du prix de l’or restera plafonnée
-
La quête du rendement nécessite patience et diversification
-
Tout savoir sur les fintechs
Parallèlement, le maintien durable des politiques de taux zéro de la BCE ou de la BoJ, encourage la quête de rendement des investisseurs, qui reconsidèrent à la hausse leur exposition aux marchés émergents. « Les pays émergents ont bénéficié d’afflux de capitaux importants au troisième trimestre. Nous avons constaté qu’un cap a été franchi après le vote du Brexit, les investisseurs ont gagné en visibilité et n’ont pas hésité à se tourner vers les actifs des marchés émergents » observe Rishabh Tiwari, Gérant du fonds Swiss Life Funds (LUX) – Bond Emerging Market Corporates.
Outre le Brexit, désormais acté, la Réserve fédérale américaine devrait être plus conciliante qu’attendu. Cet environnement est favorable aux marchés émergents. « En 2016, la Fed aura procédé à un relèvement de ses taux moins fort qu’anticipé en début d’année. Nous pouvons raisonnablement penser que la banque centrale américaine relèvera ses taux en décembre, puis une ou deux fois en 2017. Ce rythme particulièrement lent est un facteur positif pour les marchés émergents, dont certaines classes d’actifs ont pu se montrer sensibles par le passé, aux cycles de resserrement monétaire de la Fed » explique-t-il. La disparité des fondamentaux économiques d’un pays à l’autre, justifie une approche d’investissement hautement sélective. « Bien qu’elles se soient améliorées, les perspectives économiques de la Russie ou du Brésil sont bien moins dynamiques que celles de l’Inde, par exemple » compare Claudia Bernasconi. La Russie traverse une phase de reprise en forme de « L », avec une croissance qui évolue très faiblement depuis quatre trimestres. Cette tendance est liée au modèle économique du pays, mono-dépendant de la rente des matières premières. « S’il n’y a pas de rebond durable des prix pétroliers, la Russie aura du mal à retrouver des taux de croissance solides ».
De son côté, le Brésil est dans une situation intermédiaire. L’arrivée au pouvoir de Michel Temer insuffle une nouvelle dynamique politique et contribue à restaurer la confiance des investisseurs, mais tout l’enjeu est de parvenir à imposer des réformes structurelles. Michel Temer a déjà lancé des réformes pour combler le déficit fiscal du pays et geler les dépenses budgétaires, mais aura-t-il le soutien du congrès, qui reste divisé, pour aller plus loin dans la transformation du pays ? « Le Brésil est l’exemple type du pays pris au piège du ‘middle income trap’ (qui se définit par un ralentissement de la croissance et des difficultés structurelles pour passer de niveaux de richesse moyens à des niveaux élevés). Pour en sortir, il va devoir concentrer ses efforts sur l’innovation, une phase difficile du cycle de développement. Le Brésil compte par ailleurs un autre obstacle, celui de la faiblesse de son système d’éducation » ajoute-t-elle.
Compte tenu de l’hétérogénéité des marchés émergents, l’équipe obligataire de Swiss Life Asset Managers conserve une stratégie d’investissement de ‘bond-picking’. Cet univers recèle d’innombrables opportunités, à condition d’identifier les sources de valeur à l’échelle des titres. « Nous recherchons des obligations liquides, les moins sensibles possibles aux chocs exogènes et dont le rendement est attrayant. De ce point de vue, certaines obligations des marchés d’Amérique latine présentent aujourd’hui un meilleur profil de rendement ajusté au risque, comparé à d’autres titres des marchés émergents, mais aussi à d’autres segments du crédit, comme le high yield américain »précise Rishabh Tiwari. « Nous sommes toutefois prudents à l’égard du marché colombien, où le rejet de l’accord de paix avec les FARC pèse sur le sentiment des investisseurs. Nous préférons les obligations mexicaines, péruviennes ou brésiliennes, dont les perspectives de valorisation sont supérieures ». L’équipe de Swiss Life Asset Managers privilégie actuellement les obligations d’entreprise de notation investment-grade, libellées en devises fortes. Le segment noté BBB est jugé particulièrement attrayant.