À quoi va ressembler la mobilité dans les villes en 2030 ?

Publié le 19 octobre 2016 par Pnordey @latelier

Les véhicules électriques pourraient d’ici 2030 représenter deux tiers des véhicules dans les villes fortunées comme Londres ou Singapour, d’après une étude menée de concert par Bloomberg New Energy Finance et McKinsey & Company.

L’avenir sera fait de voitures électriques, partagées et autonomes. Les experts en sont convaincus. Reste à savoir quand et comment cela se concrétisera. C’est la question à laquelle répond une récente étude sur le futur de la mobilité dans les villes, menée par Bloomberg New Energy Finance et McKinsey & Company. En fonction de la typologie des zones urbaines, ces derniers entrevoient trois modèles.

À Bombay, la voiture autonome tu ne prendras pas

Le premier concerne les métropoles très densément peuplées des pays émergents, comme Mexico, Bombay ou New Delhi. Pour ces villes polluées et embouteillées, l’usage des voitures autonomes n’est pas une solution appropriée sur le moyen terme, explique l’étude. Difficile en effet de garantir l’efficacité de la voiture sans conducteur et la sécurité des passagers et des piétons dans ces zones surchargées. L’objectif sera surtout de privilégier une énergie verte et de limiter le nombre d’automobiles. D’après le rapport, si les villes d’Asie adhèrent à ce modèle, les véhicules partagés pourraient représenter la moitié des passagers-kilomètres, grâce à une augmentation de la fréquence d’utilisation combinée avec un plus grand nombre d’utilisateurs par voyage.

Dans les espaces périurbains, le véhicule personnel tu garderas

Dans les espaces périurbains, l’automobile est souvent essentielle et risque de le rester d’ici à 2030. Les analystes à l’origine de l’étude envisagent cependant un changement. Les véhicules électriques et autonomes correspondraient parfaitement aux habitants de ces villes. Les auteurs imaginent que des portions de routes seront aménagées et réservées aux voitures sans conducteurs. Autopartage et chauffeurs à la demande seraient une solution accessoire mais ne pourraient pas remplacer la voiture privée à large échelle en raison des distances. Le risque ? Que la demande de mobilité augmente à cause de la baisse des coûts et de l’attention requise dans une voiture en pilotage automatique.

À Londres, la voiture électrique l’emportera

C’est dans les grandes villes développées comme Londres, Singapour ou encore Chicago, que la mobilité va le plus évoluer. D’après le rapport, elle sera sans couture dès 2030 : la circulation se fera de manière fluide, de porte à porte et à la demande. Les voitures électriques représenteront deux tiers des véhicules sur les routes et les autonomes plus de 40% des automobiles. Le nombre de véhicules restera stable ou diminuera peu : les habitants de la ville circuleront davantage, de 20 à 50% plus qu’aujourd’hui grâce à des transports plus accessibles et performants, mais également plus partagés.

Tout cela sera rendu possible si les villes incitent les citoyens à favoriser une énergie propre et leur fournissent une plateforme de transport multimodale pour optimiser les déplacements. Parallèlement, les applications d’autopartage, de covoiturage et de chauffeur à la demande prennent déjà de l’ampleur dans les villes développées et pourrait s’étendre à d’autres espaces et préférer les véhicules électriques. Ce qui ne fait pas les affaires des stations-services. C’est l’un des nombreux secteurs qui face à cette révolution devra se réinventer.

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