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Dans la peau d’une excisée

Publié le 19 octobre 2016 par Dress @lamouka_blog

Mbote
Ce matin j’ai décidé de faire une story sur twitter, mais finalement c’est un livre que j’écrirai.
L’excision, une pratique qui perdure depuis des siècles est combattue par toutes les femmes dignes de ce nom.
Donc voilà pour la journée de l’excision, je me suis mise dans la peau d’une fille excisée et vous livre ce petit monologue de quelques 500 mots ou plus. Attention c’est sans tabou, donc aux saintes ni touches, écartez-vous.

Source: http://www.lematin.ch/Source: http://www.lematin.ch/

Quand j’ai eu 12 ans, je peux encore me souvenir de ces femmes, elles étaient 3, me tenant de toutes leurs forces et moi me débattant comme une folle de mes petits bras.
Elles ne cessaient de me dire :


« On le fait pour ton bien, tu verras tu nous donneras raison plus tard »
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, je savais, bien que petite, qu’il y’avait un bout de chair, un bout de plaisir, un bout de moi qui resterait entre les mains de ces deux mamans aux longues bouches comme toutes celles qui existent au fin fond de l’Afrique de l’Ouest pratiquant l’excision.
Arrivée, elles m’allongeaient sur cette natte, écarta mes jambes et me retira toute ma féminité, tout ce dont une femme a besoin pour bien vivre.
Je pleurai, la douleur était intense, mais pas aussi intense que celle que je ressentais au fond de moi, elle ne valait absolument rien face au chagrin qui me consumait à chaque battement de cœur.
Quelques heures après j’étais là, dépourvue de toute ma féminité, de tout ce qui était capable de me procurer du plaisir. Mais à 12 ans je n’imaginais pas encore le calvaire qui m’attendait, je n’imaginais pas qu’elles venaient de me rendre frigide. Je la voyais juste comme une torture passagère qu’on venait de m’infliger.
A 18ans j’ai fait la connaissance du sexe, oui ce truc qui parait il détruit le monde et là, j’ai compris que je n’étais plus rien sans mon clitoris. Il est facile pour toi de me dire que je m’adapterai, mais comment ?
Je ne connaîtrais donc jamais le plaisir dont ils parlent ? Venais-je d’être condamnée à ne vivre que pour l’homme ? La femme que j’étais n’avait-elle pas droit au plaisir ? Je suis choquée, oui très car ils me traitent tous de frigide quand je tâtonne sur le lit à contracter mes muscles pour n’offusque ressentir l’ombre d’un orgasme. Après chaque tentative je pleurai, car le plaisir était quelque chose de d’inconnu pour mon corps et je savais aussi que je n’allais certainement pas le ressentir de toute ma vie.
Pourquoi ?
Revenons-en au fait.
L’excision c’est une pure absurdité et le plus aberrant, c’est le fait qu’elle soit encouragée et pratiquée par des femmes elles – mêmes.
Je me remets donc dans la peau de l’excisée et demande à ces femmes :
Vous jugez bon que je sois fidèle, et le seul moyen que vous avez trouvé c’est de m’ôter cette chair qui me rend femme. En quoi est-ce un service ?

Pourquoi me considérez-vous comme un objet dont le rôle sera de donner du plaisir à ces messieurs ?
S’il vous plaît je dis non ! Non à l’excision.
Je veux être libre de faire l’amour sans être trop concentrée pour chercher à jouir, oui car je veux jouir de toute ma féminité.
Parce que ces femmes excisées avaient le droit de détenir la clé de leur plaisir;


Parce que ces femmes excisées avaient le droit de jouir
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,

Parce que ces femmes excisées avaient le droit à leur féminité
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Je veux être celle qui détient la clé de mon plaisir.
Je veux être une femme.
A mon plaisir, à ma liberté, à ma féminité !
Halte à l’excision !


En hommage à toutes ces femmes qui ont vu ce bout de chair retiré et qui se sont vues dépourvues de…
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Dave Tendresse

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