Né en 1980 à Tallinn, en Estonie, Alexander Gronsky vit actuellement à Riga en Lettonie. Son œuvre photographique se concentre sur les paysages et les grands espaces russes. Abandonnés, silencieux, ils offrent à l’artiste la possibilité de mener une réflexion sur les effets de l’environnement sur les populations locales. Le travail de Gronsky a la mystérieuse capacité de toujours raconter une histoire, celle de vies isolées et silencieuses, sans évoquer le drame. Ses jeux sur la perspective, son sens de la composition et sa maîtrise de la lumière rappellent les procédés traditionnels de la peinture contemplative. Dans cet univers statique, chaque objet, chaque sujet constitue un élément d’un paysage presque déshumanisé. Dans ce nouvel ouvrage intitulé Mountains & Waters, le photographe nous présente sa vision de la dualité de la Chine. Le livre se compose d’une série de diptyques réalisés à la lisière de Shanghai, Chongqing et Shenzhen, ces métropoles chinoises où l’agitation génère un désordre presque chaotique. À une esthétique proche de l’école de Düsseldorf, Alexander Gronsky marie une conception chinoise du paysage, moins descriptive que mentale. Le diptyque permet d’élargir le champ de vision et de rester fidèle à la dualité de la pensée chinoise : l’association des idéogrammes «montagne» et «eau» forment, en Chinois, le mot «paysage». L’objet de cette série est bel est bien, dans le prolongement des deux idéogrammes qui forment le titre du travail d’Alexander Gronsky, de s’approprier les codes de composition asiatiques du paysage, en photographie. Après Schema publié plus tôt cet année (voir ici), le photographe estonien signe une fois de plus un remarquable ouvrage. Publié par The Velvet Cell, Mountains & Waters est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques.
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