Magazine Journal intime

Appuyer sur le bouton

Par Gui10sto
Faudrait sûrement appuyer sur le bouton. Ou plutôt sur les boutons. Pour faire taire ce bruit de fond insupportable des médias hystériques pilotés par des actionnaires putassiers et livrés à des chroniqueurs serviles et haineux. Pas un jour ne passe sans que l'on soit agressé par leurs slogans dans l'air du temps, à grands coups de messages sur tous les supports où nous traînons l'ennui de ces interstices de temps saucissonnés par le miracle du/de la/des RTT. Entre les prochaines échéances électorales risibles et grotesques de notre minuscule pays au nombril galactique, et celles de ce grand pays qu'on appelle les USA et rempli d'immigrés qui l'ont oublié, difficile de garder la patate.Contre l'absurdité du quotidien et n'ayant pas encore trouvé le moyen d'appuyer sur le bouton rouge qui éteindra pour de bon tout ce vaste foutoir, il nous reste le rêve littéraire. Je radote mais quand on a trouvé un moyen de survivre, on s'y raccroche avec tout ce qu'on a de couilles et de cœur.Appuyer sur le boutonMême si j'éprouve un certain ressentiment pour l'Amérique de Wall Street et son libéralisme sauvage et inhumain, je ne peux m'empêcher d'être attiré comme un aimant par les perspectives des grands espaces qui ont inspiré quelques uns de mes livres de chevet et la majorité des mes auteurs favoris. Alors ce matin pour vous aérer l'esprit et appuyer sur un bouton qui ne coûte pas cher mais qui fait son effet, je vous conseille deux excellents bouquins en provenance de l'autre côté de la grande flaque : 

Un homme sans patrie de Kurt Vonnegut (traduit par Pierre Guglielmina chez Denoël). J'ai acheté ce bouquin il y a près de dix ans dans une librairie lyonnaise qui n'existe plus mais qu'importe, il faudra que je le relise. Dans ce livre qui relève du pamphlet, Vonnegut décrit une Amérique devenue complètement tarée à force de suivre les prérogatives de Washington. C'est brillant et acerbe comme il faut. Et à un mois des élections prochaines d'une folle va-t-en-guerre ou d'un raciste peroxydé, c'est plus que jamais nécessaire à lire. Une odysée américaine de Jim Harrison (traduit par Brice Matthieussent chez Flammarion). J'ai relu au printemps dernier ce livre brillant d'un auteur hélas disparu mais qui hantera à coup sûr encore longtemps les étagères de nos bibliothèques. Big Jim livre dans ce road movie une histoire brillante d'un homme amoureux de la vie qui part s'y confronter en traversant son pays. C'est, je l'avoue, à cause de livres tels que celui-ci que j'ai eu envie d'écrire "Brûler à Black Rock", en essayant de cacher au plus profond un bout de déception de n'être pas né américain pour moi aussi pouvoir vivre dans un road-movie débridé. Alors en attendant vous aussi une éventuelle autre vie, lisez-donc ces deux bouquins ! 


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