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494ème semaine politique: l'amorce du tsunami politique français.

Publié le 22 octobre 2016 par Juan

494ème semaine politique: l'amorce du tsunami politique français.

Source: BVA, 21 octobre 2016

C'est une accumulation de signes faibles qui finissent par laisser deviner un signal fort, l'amorce d'un tsunami ou d'une grande débandade. 

La France politique a franchi une étape.


La colère gronde dans la fonction publique. 
Ailleurs, cette semaine, des policiers par centaines défilent dans les rues de France. Manque de moyens, surcharges de travail, les flics sont malheureux et qui ne pourrait les comprendre ? Cinq jours de défilés nocturnes, et voici le gouvernement en panique et des syndicats pris de courts.
L'un des leaders du mouvement, prochainement reçu au ministère, est proche du Front national. Il n'est même plus policier depuis 5 ans. On sent l'arnaque, la grossière escroquerie. Le malaise policier est réel, la manipulation tout autant. Le FN rôde, Marine Le Pen applaudit. Son parti est le seul qui incarne abusivement, dangereusement, cruellement la demande d'autorité rabâchée par l'establishment médiatique et des moyens des services publics attaqués par la politique austéritaire. Plus loin et si proche, Nicolas Sarkozy s'étouffe à brailler mensonges et bêtises. Oui, Nicolas Sarkozy a bien réduit de 10 000 les effectifs des forces de l'ordre pendant son quinquennat. Pour tenter de faire mentir les statistiques, l'ancien monarque trafique la réalité en arrêtant son bilan à l'avant-dernière année de quinquennat. Que dire enfin des anciens responsables de l'institution policière sous Nicolas Sarkozy ? Claude Guéant, ancien ministre de l'intérieur, se servait en cash dans les frais d'enquête; et Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur, a été mis en examen pour "détournement de fonds publics."
Le bilan de Nicolas Sarkozy en matière sécuritaire est désastreux.
Mais pour le reste, ce sont bien des policiers en souffrance, une souffrance réelle qui n'est pas "feinte", qui manifestent dans les rues de France. Cette souffrance n'est pas nouvelle. Elle est devenue intolérable.
Lundi, Hollande les reçoit à l'Elysée. Président pompier, l'actuel locataire de l'Elysée a cette formule curieuse: " Je recevrai les organisations représentatives de policiers dans le début de semaine", car il est "important" de "donner une perspective et une réponse immédiate". Donner une perspective et une réponse immédiate ? De quoi parle-t-il ? L'effort de recrutement, réel mais tardif, semble ridicule devant l'ampleur de la menace. Les moyens sont minés par une quinzaine d'années d'austérité budgétaire mortifaire que l'équipe Hollande a endossée sans souci. Et les promesses des candidats de la primaire de droite - Juppé, Fillon, Sarkozy, Le Maire - de dézinguer davantage ce qu'il reste de fonction publique dans ce pays font froid dans le dos.
La primaire de droite se crispe
A droite, la primaire poursuit son spectacle. Mais le public se lasse. A force de croire cette élection de 2017 gagnée d'avance, les leaders de droite s'abiment un à un par impréparation, imprudence et outrance.
Le successeur de Christine Boutin, Jean-Frédéric Poisson, lâche une formule antisémite contre Hillary Clinton et "ses lobbys sionistes". Il devrait être bientôt exclu, à moins que "les valeurs républicaines de la droite et du centre" n'autorisent pareil dérapage.
Sarkozy traite ses électeurs de "ploucs".  Sur C8, la chaîne gratuite renommée du groupe Canal+, l'ancien monarque joue les graves. En coulisses, il promet que Copé "ne perd rien pour attendre". Sur Europe 1, il tacle Bayrou.
"Le pire, ça a été Copé. Il ne perd rien pour attendre, celui-là. On va pas le louper". Nicolas Sarkozy.
Fillon y croit encore. Il est persuadé que le "duopole" Sarko/Juppé a vécu. Mais qui connait véritablement François Fillon ? Un faux gaulliste vrai libéral, adepte de la Manif pour tous et soutien de Poutine ?

Jean-François Copé a disparu. Qui sait où est passé Nathalie Kosciusko-Morizet ?
Bruno Le Maire sombre sur France 2. Il permet à l'Emission Politique de diviser son score par deux par rapport à la moyenne. L'homme rappelle courageusement son soutien au mariage gay et à l'adoption par des couples homosexuels devant la présidente de la Manif pour tous; mais il souligne surtout son programme anti-syndical et libéral, telle sa promotion des "mini-jobs" à 5 euros de l'heure, ou son refus affiché de négocier à les syndicats. Il dérive aussi sur le voile, avant de rétro-pédaler.
Hollande a été sorti du jeu.
Il y a ce sondage BVA assez détonnant. Il contredit et douche les espoirs de celles et ceux qui croient encore aux bienfaits d'un duel Sarko/Hollande. Un sondage n'est qu'un sondage, une photographie imparfaite, parfait truquée, de la réalité politique d'un moment. Celui-là pèse au moins sur les esprits de quelques-uns qui concourent au poste suprême.
Premier enseignement, on y apprend que Sarkozy est moins efficace contre Marine Le Pen qu'Alain Juppé. Sa campagne à l'extrême droite est justifiée par ses proches comme le meilleur remède contre la progression du FN. On connaît cette chanson depuis 2007. Ce fut faux en 2012, c'est encore faux cette fois-ci. Dans l'hypothèse où Sarko l'emporterait à la primaire, Le Pen le devancerait au premier tour. Avec une hypothèse Juppé, Marine Le Pen est reléguée à la seconde place du podium du premier tour présidentiel.  
Second enseignement de cette enquête, Hollande a disparu. L'actuel locataire élyséen pèse à peine une dizaine de pourcentage d'intentions favorables dans les sondages. Quelques élus socialistes se mobilisent cette semaine... contre sa candidature: "C'est l'honneur d'un président de la République de mettre fin au suspense qui paralyse et glace le système et d'annoncer qu'il renonce à porter les couleurs de sa famille politique à la présidentielle". Un ministre anonyme confirme: "Ce n'est plus jouable. Hollande doit comprendre que c'est 'game over'." Mais l'identité de ou des auteur(s) est tenue secrète. La primaire socialiste compte un candidat de plus, François de Rugy, ex-écologiste fidèle hollandais. Son ancienne consoeur d'Europe Ecologie Les Verts Cécile Duflot n'obtient pas les parrainages internes pour l''autre primaire, confidentielle, des écolos entre eux.
Pire encore, l'appel inverse à sa candidature qui devait être publié dans quelques jours est provisoirement enterré. Personne n'ose publiquement dire à Hollande qu'il faudrait qu'il se retire, mais plus grand monde ne le soutient non plus. Dans les sondages, Manuel Valls poursuit son chemin, Macron s'affaisse, Mélenchon domine.
494ème semaine politique: l'amorce du tsunami politique français. Le troisième homme s'appelle Mélenchon.
C'est le troisième enseignement de ces enquêtes.
L'ex-candidat du Front de gauche "précipite la recomposition à gauche" s'amuse le Figaro. Avec 12% à 15% des intentions, Mélenchon peine peut-être encore à rassembler les déçus du hollandisme. Mais la vague se met en place. Quelque soit le scenario présidentiel testé par les sondeurs, c'est encore et toujours Mélenchon qui se hisse à la troisième place. Face à une droite radicalisée et une extrême-droite "socialisée", l'insoumis incarne la troisième voix et une troisième voie. Sa convention à Lille les 16 et 17 octobre fut un exercice assez rare, la démonstration d'une insoumission tranquille.
"Dans quelle autre réunion politique, vous voyez une femme raconter que ses enfants ont faim ? Y-en a pas." Jean-Luc Mélenchon.

Ami citoyen, réveille-toi.


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