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L'édito de la semaine: Les bons et les méchants

Publié le 23 octobre 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Aujourd’hui, les Hongrois commémorent le 60e anniversaire de l’insurrection manquée de 1956. A cette occasion, un sondage a été effectué par le centre Levada qui, rappelons-le, est un institut de sondage indépendant russe qui a dû d’ailleurs suspendre ses activités sous pression gouvernementale d’après nos informations, il y a peu. Publié par la RTBF (la radio-télévision belge francophone), ce sondage effectué auprès de Russes montre que pour la moitié d’entre eux, l’URSS a eu raison d’écraser le soulèvement de 1956. Ce sondage récent indique que 20% des répondants "estimaient que l’insurrection hongroise était la conséquence de l’action subversive des pays occidentaux". Encore une fois, c’est de la faute des autres. 20% d’autres sondés estiment que cette révolution manquée était le fait "d’agissements révisionnistes et anti-soviétiques des dirigeants hongrois de l’époque", sous-entendu, les Hongrois révoltés étaient victimes de leurs propres dirigeants et les Soviétiques n’auraient eu aucune responsabilité… alors pourquoi sont-ils intervenus? Mais cela est une autre question. Ces réponses sont données, pouvons-nous penser par ceux qui connaissent ce qui s’est passé. Or 57% d’entre eux ignorent tout des événements de 1956.

Ce sondage illustre d’une façon parfaite, les malentendus de l’histoire et leur utilisation politique. Les Russes ne sont certainement pas dans leur grande majorité plus incultes qu’un autre peuple. Ils n’ont tout simplement pas appris l’histoire dans les mêmes manuels que d’autres et de la même façon. Les dits manuels conçus et rédigés par des historiens qui, en toute bonne foi pour la majorité d’entre eux, répètent ce qu’ils ont appris, découvert, sous qu’on le veuille ou non, une influence culturelle et politique prégnante et indéfinissable.

Nous n’avons pas à être révoltés par les réponses des 1600 personnes interrogés par l’institut Levada. Ou alors nous devons l’être tout autant par l’attitude de certains Hongrois qui aujourd’hui utilisent à des fins politiques, les événements qui se sont déroulés sur leur territoire il y a 60 ans. La réécriture va bon train.

A l’heure du conflit syrien si compliqué à comprendre, que devons-nous penser de tous les protagonistes? Encore une fois qui sont les bons et les méchants? Manifestement l’information ne suffit pas à comprendre ce qui défile en boucle sous nos yeux. Convaincus de leur bonne foi, les journalistes et politiciens prennent la parole et n’hésitent pas à montrer du doigt les méchants, se posant eux, évidemment en bons, pour ne pas dire pour certains, en justicier. Mais les bons ne sont pas les mêmes pour tous et inversement les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Rares sont les protagonistes qui ont été désignés à l’unanimité "méchants" face à ceux qui par opposition ne pouvaient être que les "bons". Heureusement, il y a les exceptions tels les nazis ou encore ceux de l’État islamique. Mais là encore, on trouvera des personnes pour expliquer, voire justifier.


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