Magazine Humeur

Budget participatif : le stade suprême de la magouille clientéliste !

Publié le 28 octobre 2016 par Delanopolis
S'il est un domaine dans lequel les socialistes parisiens et assimilés sont en pointe, c'est bien l'innovation en matière de clientélisme et de dilapidation de l'argent du contribuable. Insidieusement, sous couvert de démocratie participative et de budget concerté, ils ont mis au point une méthode diabolique pour gaspiller au profit de leurs petits copains ... Budget participatif : le stade suprême de la magouille clientéliste ! Le budget participatif c'est génial ! Cela semble issu de la société civile et des habitants et cela permet, si d'aventure la Cour des comptes y met son nez, de présenter les arrangements crapoteux comme directement issus de l'imagination populaire.

Grâce au maillage associatif par ses militants et au quadrillage du territoire parisien, la "gauche" s'est organisée pour proposer au vote des projets fumeux qui permettront de récupérer des sommes qui ne sont pas négligeables en mettant le pare-feu de la soi-disant démocratie entre les dépenses douteuses et les règles de bonne gestion des deniers publics.

Ce sont toujours peu ou prou les mêmes thèmes : la solidarité, le verdissement, la bouffe bio et les pistes cyclables. Dans les "quartiers populaires", évidemment. Des mots valises dans lesquels on range les subventions aux copains.

Les exemples fourmillent dans le dernier budget adopté à grand renfort de communication.

La technique est désormais bien rodée : la ville collationne des propositions plus ou moins farfelues, les met sous un chapeau commun et fait adopter des crédits substantiels pour des opérations mal définies et énigmatiques, de véritables proies pour toutes les dérives dépensières. La méthode, si l'on peut dire, est définie crânement sur le site Internet dédié : "Après le dépôt des projets, vous pouvez être invité-e à construire collectivement les projets qui concerneront une même localisation ou une même thématique. Des ateliers de co-construction, seront alors proposés pour travailler collectivement à la définition d’un projet commun. Ces ateliers de co-construction sont organisés par la Ville de Paris ..."

La co-construction (sic) stade suprême de la manipulation...

Prenons d'abord le cas des 4, 5 millions d'euros (!) budgétés sous le titre : "Plus de nature en ville".

Que dit ce projet ? "Donner plus de place à la biodiversité dans Paris, en recréant des écosystèmes favorables à la faune et à la flore, et en sensibilisant les Parisiens à cette question environnementale, en leur proposant notamment de mettre en œuvre les principes de la permaculture pour un jardinage naturel.

Aujourd'hui … Au même titre que la lutte contre le dérèglement climatique, la protection et la valorisation de la biodiversité sont essentielles à notre avenir collectif. Notre Ville est très attachée à son patrimoine naturel et a élaboré un premier Plan Biodiversité en 2011. Une concertation est en cours pour établir le nouveau Plan. Ce projet pourrait venir renforcer ce qui sera prévu par ce plan.

Demain… Dès le plus jeune âge, les enfants pourraient être sensibilisés à la biodiversité par l’installation de bacs de jardinage ou de potagers dans les crèches. Petits et grands découvriraient la nature urbaine aux détours de leurs promenades grâce à la création d’hôtels à insectes, de ruchers, de butinoirs vitrés pour découvrir la vie des abeilles, de prairies fleuries et de friches, de nichoirs, ou de mares. Ces installations permettant à la flore et à la faune parisienne de se développer sous nos yeux seraient accompagnées de panneaux pédagogiques permettant d’en savoir plus sur les oiseaux, les mammifères, les insectes pollinisateurs, la flore sauvage ou les poissons de la Seine."

On voit bien que ces crédits vont s'inscrire dans des actions déjà existantes, sans aucune méthodologie ni précision budgétaire réelle. La tarte à la crème du réchauffement climatique ne manque pas en rayons. Pas de calendrier précis, pas d'évaluation des besoins et de possibilités : le participatif permet de s'affranchir de toute rationalité dans les choix publics. Vox sociali vox dei ...

Admirons certaines initiatives en particulier.

Un dénommé Enrico (?) a ainsi fait adopter dans cette fameuse enveloppe une loufoquerie verdâtre : "le projet pilote que (nous) proposons vise à créer une forêt dense et durable de 400 mètres carrés, près du Boulevard Périphérique, suivant la méthode open source du botaniste Akira Miyawaki (sic).

Nous avons contacté un groupe de recherche qui a systématisé cette méthode pour le devis du projet pilote et son déroulement :
* étude de la composition du terrain et identification des espèces autochtones
* préparation de la biomasse pour le sol et des jeunes espèces de plantes
* plantation des jeunes espèces avec la communauté et protection par le paillage
* monitorisation continue et évaluation progressive de la croissance.

Notre suggestion est de placer le projet pilote, dans un des lieux suivants :
* talus du Périph entre Gallieni et Porte de Montreuil
* talus du Périph entre la Porte de Lilas et rue Léon Frapié
* terrain sur les voies inutilisées entre Porte de Clignancourt et le carrefour de rue des Poissonniers
Il est important de confronter ces emplacements aux projets municipales pour envisager le lieu plus approprié aux plans d’aménagement des infrastructures et espaces verts de la Ville de Paris."

"Enrico" a évalué son projet à 80000 euros, une paille !

Bref, un individu agissant sous pseudo par Internet propose de laisser plus en moins en friche des talus du Périph' ce qui provoquera l'apparition magique d'une forêt de ... 400 mètres carrés !!! L'Amazonie n'a qu'à bien se tenir. Et cela ne coûtera que la modique somme de 80 000 euros aux Parisiens. De toute façon, après deux ans, plus personne ne s'en occupera. C'est Akira Miyawaki qui va être content !

Mais rassurez vous, cette initiative est appelée à avoir un vrai volet durable : "En complément, des dispositifs de permaculture seraient mis en oeuvre pour permettre aux Parisiens de découvrir comment cultiver leur potager en s’inspirant des écosystèmes naturels. Enfin, des outils numériques pourraient être développés pour favoriser la diffusion des savoirs sur la biodiversité et la permaculture en ville." Il vaut mieux utiliser le conditionnel en effet !

Prenons un autre exemple. Depuis bientôt quinze ans, la ville dilapide sous l'appellation "Vital quartiers" de l'argent pour prétendument dynamiser le commerce dans les quartiers populaires. Via une société d'économie mixte, elle achète et aménage des espaces reloués et parfois vendus plus tard à leurs locataires.

Au même moment, par sa politique de circulation et de stationnement notamment, elle strangule l'économie parisienne. Evidemment, c'est un tonneau des Danaïdes et le commerce parisien se porte de plus en plus mal.

Mais cela ne suffit pas ! Non content de préempter des "pieds d'immeubles" privés, grâce au budget participatif elle va désormais pourvoir agir de même en bas des HLM. Les bailleurs sociaux sachant pertinemment que tout cela va être un gouffre financier, il faut bien trouver les moyens de prendre en charge leurs pertes à venir ...

2,5 millions d'euros vont donc être consacrés à : "lnstaller des commerces et des activités en pied d’immeubles dans les quartiers populaires, pour répondre aux besoins des habitants tout en participant à l’amélioration du cadre de vie et à l’attractivité économique. Aujourd’hui …Petits commerces de proximité, commerces de bouche, locaux dédiés à l’économie positive, sociale et solidaire : à Paris, le commerce de pied d’immeuble est essentiel pour la qualité de vie des habitants, la convivialité et le dynamisme des quartiers. Malgré une très grande densité et diversité commerciale, des fragilités demeurent, notamment dans les quartiers populaires. Demain…L’implantation de commerces serait favorisée dans les quartiers populaires, en accompagnant financièrement les bailleurs sociaux dans la rénovation, la restructuration et la mise en accessibilité de leurs locaux dégradés situés en pied d’immeubles."

Ce baratin a été proposé par un certain "charlroman29" qui ne l'avait évalué qu'à ... 2 millions ! Il a obtenu 500 000 euros de plus que ce qu'il préconisait ! Le délire, ça n'a pas de prix. et le commerce, en Socialie, ne peut vivre qu'aidé.

Il existe aussi une foultitude de projets circonscrits à un seul arrondissement.

Prenons un seul exemple dans notre cher 10ème arrondissement. Les abonnés locaux aux subventions clientélistes se sont regroupés pour une énième action en faveur du quartier de la Grange aux Belles qui n'en finit plus depuis des décennies d'absorber de l'argent public.

De quoi s'agit-il ?

"La maison du Canal, le CLR10 et le Conseil de quartier Grange-aux-Belles / Terrage s’associent afin de proposer un aménagement de la Grange-aux-Belles. Nous proposons d’aménager les espaces libres de la Grange-aux-Belles afin de limiter la circulation des automobiles et deux roues et d’accueillir les habitants, familles et promeneurs en toute sécurité. •Installation de mobilier urbain pour réduire la circulation automobile, créer des lieux de rencontre et des espaces verts partagés : bancs et jardinières fabriqués en matériaux de récupération (construits et animés par les habitants via le centre d’animation CRL10 dans le cadre des Incroyables Comestibles) pourraient accueillir des ateliers de jardinage et des moments d’échanges. •Mise en place de boîtes à livres où chacun pourra librement déposer ou emporter des ouvrages. Fabriquées en matériaux de récupération, elles pourront être décorées par les partenaires de la Grange-aux-Belles et leurs usagers (!) : le centre d’animation, l’école, le collège et les associations. La régie de quartier sera responsable de ces boîtes. •Implantation de dispositifs ludiques pour enfants, avec des jeux et un sol adapté. •Installation d’une scène pour accueillir des représentations artistiques, culturelles et fêtes de quartier. Cette initiative vise également à favoriser l’implication des habitants dans leur quartier par la concertation et la mise en place collective des aménagements, en incitant les familles et promeneurs à investir les différents espaces."

Encore et toujours les vieilles lunes écocosocialisantes.

Coût de l'opération ? 120 000 euros. Et tenez-vous bien, combien de votants ont approuvé ce projet ? 654. Merveilleux. Il vaudrait mieux leur donner directement l'argent.

Enfin, inutile de chercher à faire ce que tout gestionnaire des fonds publics digne de ce nom devrait avoir comme priorité : évaluer résultats et cohérence dans le temps et l'espace entre tous ces "projets".

Ainsi l'an dernier, en 2015, 2,3 millions d'euros avaient été votés sous un libellé en tous points semblable à ceux utilisés un an plus tard : "Cultiver en ville".

De quoi s'agissait-il là aussi ? "Le projet consiste d'une part à créer une dizaine de nouveaux lieux d'agriculture urbaine à Paris pour favoriser l'émergence de nouveaux modes de production de proximité, d'autre part à créer une dizaine de jardins partagés permettant de contribuer au renforcement du lien social entre les habitants autour de projets collectifs qui devront être portés et animés par des associations."

Nul ne se préoccupe bien sûr de la mise en perspective de ces soi-disant actions avec celles qui ont eu lieu avant et qui auront lieu après. C'est le peuple qui en a décidé ma foi !

La manipulation du temps et de la raison, une vieille recette socialiste ...

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delanopolis 94237 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines