En dévoilant leurs nouveaux produits cette semaine, tant Apple que Microsoft ont manifesté leur désir de vouloir changer la façon dont on pourra interagir avec l’informatique.
Il était inconcevable pour un utilisateur PC il y a quelques années à peine d’imaginer pouvoir se passer de sa souris. Sans menacer son existence, le pavé tactile a progressivement pris plus de place, bien que sa fonction était la même : déplacer un pointeur sur un écran.
L’innovation passe désormais par de nouveaux périphériques susceptibles de concurrencer l’utilisation de la sacro-sainte souris.
Puis est arrivé Apple avec l’iPhone et son écran Multi-Touch. Non pas que la firme de Cupertino l’ait inventé, mais il est indéniable qu’elle est en grande partie l’entreprise qui a popularisé la technologie.
Chez Microsoft, Windows 8 a introduit l’interaction tactile sur écran, et ça a été un flop monumental. Comme le rappelait Business Insider hier, le problème de cette idée était lié à son exécution. Microsoft s’est débarrassée de trop d’éléments jugés fondamentaux par une masse critique d’utilisateurs. Une erreur que l’entreprise a corrigée avec Windows 10.
Mais si l’écran tactile se présente comme l’avenir de l’expérience utilisateur sur PC, l’innovation passe désormais par de nouveaux périphériques susceptibles de concurrencer plus directement l’utilisation de la sacro-sainte souris – sans pour autant la remplacer.
Le Surface Dial
Microsoft a dévoilé mercredi le Surface Studio. C’est essentiellement ce que devrait déjà être le nouvel iMac : un ordinateur tout-en-un doté d’un immense écran tactile et de technologies de pointe dans un design mince et élégant destiné aux créatifs. Là non plus, Microsoft n’a rien inventé, mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître la qualité de l’exécution derrière ce produit.
C’est davantage le dévoilement du Surface Dial qui fait preuve de l’innovation à Redmond. Ce cadran, que l’on pose à n’importe quel endroit de l’écran du Surface Studio, permet à l’utilisateur d’interagir avec ses applications. Windows 10 détecte alors sa présence et affiche une série d’options pouvant être sélectionnées simplement en tournant le Surface Dial.
Le plus beau? Une réponse haptique est transmise à l’utilisateur lorsqu’il fait tourner le cadran, donnant ainsi l’impression d’interagir avec un véritable cadran physique. C’est d’ailleurs ce qui manque à la majorité des interactions avec écran tactile : cette impression que le geste que l’on pose a réellement été communiqué à notre ordinateur.
Le Surface Dial peut être utilisé en combinaison avec le stylet, et fonctionne aussi lorsqu’il n’est pas posé sur un écran. C’est d’ailleurs la seule façon que les propriétaires de Surface et Surface Book peuvent l’exploiter à l’heure actuelle. Mais si Microsoft décide d’ouvrir son jeu et de permettre à ce produit d’être compatible avec une variété de systèmes, le Surface Dial pourrait devenir un outil populaire auprès des créatifs.
Le potentiel est là. Mais non, ce n’est pas pour monsieur et madame tout le monde.
La Touch Bar
Apple de son côté à présenter la mise à niveau de sa gamme MacBook Pro qui propose désormais la Touch Bar, une bande OLED tactile venant remplacer les touches fonctions de son clavier.
Là aussi, on a réfléchi à une nouvelle façon d’interagir avec les applications : cette bande affiche une série de fonctions contextuelles dans un espace dédié, contrairement à une expérience d’écran tactile plus conventionnelle où les zones d’interactions peuvent être affichées à n’importe quel endroit.
Les possibilités de la Touch Bar sont diverses. On peut rapidement naviguer à travers une séquence vidéo lorsque l’on fait du montage dans Final Cut Pro, ajuster certains paramètres en déplaçant son doigt horizontalement dans Photoshop, ou accéder à une fonction précise en une seule pression plutôt que d’avoir à déplacer le curseur vers celle-ci ou apprendre son raccourci clavier.
Il faudra bien sûr voir comment elle sera exploitée par les développeurs, mais on aurait tort de reléguer cette nouveauté au rang des vulgaires gadgets superflus. Son utilisation viendra-t-elle freiner notre élan en nous poussant à baisser les yeux pour y voir son contenu, ou serons-nous en mesure de nous adapter à sa présence au point d’interagir avec une certaine fluidité? Ce n’est qu’à l’utilisation qu’on pourra le savoir.
Soulignons qu’au bout de cette Touch Bar se retrouve le lecteur Touch ID. Encore une fois, il ne s’agit pas du premier lecteur d’empreinte digitale à voir le jour sur un ordinateur portable, mais cet ajout – qui permet une sécurité accrue – est le bienvenu.
À suivre
Non, la souris n’est pas encore prête à être remplacée. Mais en attendant que la reconnaissance vocale se développe au point où l’on pourra dicter à notre ordinateur tout ce que l’on souhaite accomplir sans avoir à le répéter trois fois, il est intéressant de voir Apple et Microsoft proposer de nouveaux outils complémentaires à la vénérable souris.