
Samedi 29 octobre 2016_ Mauvaise nuit. Très. Que de bruit, que de bruit ! Ce ne fut pas le Hammam, pas même le souk aux bestiaux ou quelque autre souk ou je ne sais. Un entre-deux insupportable. Les boules Quiès que j’ai confectionnées à partir de mouchoirs en papier (Kleenex ou équivalent) ne servirent à rien. J’ai subi (avec d’autres clients qui n’ont rien demandé) le trafic imbécile de quelques imbéciles – comme leur trafic – jusqu’à une peut-être deux heures du matin. 7h30. Petit déj et l’Internet dans le salon. Très fluide le Net, because le salon, « D-Link_DAP_XXX » etc. Dans les chambres, c’est au gré du bon vouloir de l’air ambiant. Un Égyptien fait des siennes. Il ne se rend pas compte qu’il n’est pas seul (j’écris « Égyptien », mais il ne l’est peut-être pas. Je m’oriente à l’accent. Mais que sais-je des accents ?) Bref, le type parle si fort que je me demande s’il n’est pas totalement sourd. Les clients (une demi-douzaine) qui sirotent tranquillement leur café, café au lait, jus d’orange ou d’abricot (avec croissant, pain confiture) font mine de ne pas être dérangés. Mais ils le sont parfaitement, comme moi je le suis. Mais bon je me dis, « barrani ». Je ravale mon mécontentement. C’eut été un gars de chez nous, je me serais dit « Ya khi arriviste ya khi ». Mais non, il n’est pas d’ici, c’est un Égyptien, enfin, je veux dire, un étranger. (Là je prends une pause pour expliquer, car une personne m’a reproché d’être ironique et sévère dans mes commentaires et que je déformais la vérité. Elle a raison cette personne. Je lui réponds que j’essaie d’écrire des textes qui ne reflètent pas véritablement à 100% la réalité de la vie vraie (hormis les photos, vidéos), mais qu’il s’agit pour moi de raconter d’une certaine façon les journées à Alger en utilisant un langage spécifique… Ma vérité elle est dans les marges de l’écriture, pas dedans, hé oui ! ou plus exactement, ma vérité se trouve en creusant les mots, pas en se contentant de leur surface qui n’est finalement pas si importante que cela.)
10h08. Je quitte l’hôtel. Il fait super beau, avec une petite brise qui caresse les visages. La grande poste. Les gens m’ont l’air disposés à la bonne humeur. Ils sont souriants, alertes. Ils marchent, le pas décidé et le regard aux aguets. Ont envie de positiver. A moins qu’il ne s’agisse là que de moi. C’est moi qui suis plus en forme, malgré l’horrible nuit. Il est vrai aussi que nous sommes samedi, autrement dit jour de week-end, le second. Métro : « Un ticket combiné s’il vous plaît pour la foire. » (je dis ‘foire’ moi aussi). « Ma kench, tram habess ». C’est le guichetier. Il m’explique qu’il y a un problème « grève »… Il me conseille de prendre le métro jusqu’au terminus « El Harrach Centre » et prendre là-bas le car qui va à Dar el Baïda ». Terminus, marche de cent mètres, à gauche, puis à droite encore cent mètres. Une tahtaha (esplanade), voilà les cars, minicars. « Il faut patienter, car elkiran, les cars, il y en a deux, sont pris au piège des embouteillages au niveau de la foire, patientez s’il vous plaît. » La patience fut courte, 20 minutes seulement. En voilà un. « Dar el Baïda, dar el Baïda ! » En moins de deux minutes le minicar (plus de 60 personnes) est comble, 20 DA, sans ticket… je n’ose rien dire puisque personne ne dit rien. Normal.





Dans la bouche de Métro « Les fusillés » une trentaine

----- PS : Je dédie le texte de cette journée à la jeune H. X. avec mon amitié sincère.