La cathédrale de Reims telle qu'a pu l'admirer le Roi Louis II de Bavière.
une photo prise par Sébastien-Médéric Mieusement, entre 1875 et 1885
Le comte de Holstein, dont tout le monde ici a pu constater la démarche indolente et maladive, a bien certainement obéi à une préoccupation religieuse en entreprenant son excursion en France. Il tenait, nous a-t-on affirmé de source absolument sûre, à entendre une messe dans la cathédrale de Reims — la cathédrale des Macres — le jour même de la fête de son patron, saint Louis. La journée du 25 est en effet la seule que le prince ait entièrement passée à Reims, et pour qui connaît l'esprit quelque peu mystique du roi Louis, le fait n'a rien qui doive énormément surprendre.
Mais l'ami enthousiaste de Richard Wagner, malade et fatigué de plus de vingt heures de wagon, s'est trouvé empêché d'assister à cette messe. Il a néanmoins, ainsi que nous l'avons dit hier, visité la cathédrale et son riche trésor. Il est même monté dans les galeries bleues qui se trouvent à la hauteur de la première rosace ; mais, pris d'une sorte de vertige, il est bientôt descendu.
Dans l'après-midi, le prince, accompagné de deux personnages et suivi de deux agents commis à sa garde, a fait diverses courses en ville. tant à pied qu'en voiture.
Il a, vers cinq heures et demie, regagné l'hôtel et s'est mis au lit.
Louis II n'a assisté à aucune des séances du congrès et n'a demandé ni à voir l'archevêché, ni à faire visite à Mgr Langénieux. Il a fait preuve, en cette circonstance, tout au moins,de tact et de réserve.
Il s'est souvenu, peut être, des hauts faits des Bavarois à Bazeilles, et il a compris combien il nous serait pénible de le recevoir autrement qu'en voyageur ordinaire.
Le départ s'est effectué sans rien de remarquable.
On voit qu'en somme, l'incident n'est pas de nature à fortement émotionner le monde politique,
in Le XIXe Siècle, quotidien parisien, du 29 août 1875, pages 1 et 2.