
l’AKP a mis en place un système électoraliste calqué sur ce que font ailleurs les Frères musulmans : action sociale dans les couches les plus défavorisées accompagnée par un embrigadement politico-religieux rendu presque obligatoire par un encadrement des "masses populaires" des banlieues des grandes villes par une hiérarchie pyramidale qui débute au plus près sur le terrain (chef d’immeuble, d’îlot, de quartier, etc.). Il convient de reconnaître qu’il est très populaire auprès des classes laborieuses dont il a considérablement amélioré les conditions de vie en misant sur un développement économique important qui a été présent au début de son mandat. En ce qui concerne les zones rurales, elles sont traditionnellement favorables aux mouvements islamistes -donc l’AKP- du fait de la forte présence de la religiosité. Erdoğan a aussi fait de la lutte contre la corruption un de ses chevaux de bataille, ce qui a également profité à ses succès électoraux tant la classe politique précédente était sujette aux compromissions, particulièrement avec le crime organisé. Cela ne l’a pas empêché d’être rattrapé par quelques affaires dans lesquelles, lui ou ses proches, ont été impliqués. Toutefois, celles-ci ont été étouffées de manière autoritaire, les policiers et les juges un peu trop curieux ayant été démis de leurs fonctions. Suite au putsch avec lequel ils n’ont à l’évidence rien à voir, l’arrestation massive de magistrats et la mise à l’écart de 3000 policiers entre également dans cette politique d’intimidation du système sécuritaire qu’il pense devoir répondre exclusivement à ses ordres.

IL y a déjà longtemps que l’Europe aurait dû s’inquiéter du nouveau sultan ottoman .