Les agents des services culturels de la ville s'émeuvent à nouveau des décisions ineptes de la mairie. Aujourd'hui : le plan de secours des églises parisiennes, en péril du fait de la négligence municipale est mis à mal avant que d'être véritablement mis en oeuvre ...
L’intersyndicale des agents des services culturels va prendre rendez-vous avec le Diocèse de Paris pour l'alerter sur les conséquences des projets de la Ville de Paris visiblement en contradiction avec les annonces faites par Anne Hidalgo.
Le transfert des services du patrimoine de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, en charge notamment de l’entretien des églises, synagogues, temples devenus propriété communale suite à la Loi de 1905, pourrait avoir de graves répercutions sur l’exécution des chantiers de restauration dans les 96 édifices cultuels de la capitale et l’entretien et la préservation des 40 000 œuvres d’art qui s’y trouvent.
En effet, ce service de la sous-direction du Patrimoine et de l’Histoire (SDPH), situé dans le centre de Paris (rue des Francs-bourgeois, IVe) doit être délocalisé vers la Porte de la Chapelle. Or ce lieu est très mal desservi par les transports et surtout très éloigné des chantiers où doivent se rendre quotidiennement nombres d’ingénieurs, de surveillants de travaux ou encore de conservateurs responsables des chantiers de restauration. De quoi mettre en péril le « Plan églises » de 80 millions d’euros annoncé par la Mairie de Paris en octobre de l’année dernière.
Malgré une lettre très argumentée signée par l’immense majorité des agents adressée à Anne Hidalgo, dénonçant avec ce déménagement « une dégradation considérable des temps de concertation entrainant des retards qui auront pour conséquence l’impossible maintien du niveau de qualité et d’efficacité des actions menées par cette sous-direction pour préserver le patrimoine parisien » la mairie est restée sourde aux alertes des agents. L'Hôtel de Ville est aussi resté muet pour justifier de l’efficacité de ce transfert puisque celui-ci a été visiblement décidé dans l’urgence pour des raisons uniquement budgétaires.
« On ne peut pas croire qu’une seule problématique budgétaire vienne mettre en péril les promesses faites par la Maire de Paris sur la sauvegarde indispensable de toutes ces richesses à transmettre aux générations futures » ont ainsi déclaré les spécialistes de la question, lesquels ont calculé « une perte de charge de près de 30% » sur les différentes mises en chantier. « La municipalité parisienne est-elle en train de saborder ses engagements faits en octobre 2015 dans le cadre du Plan d’Investissement de la Mandature (80 M€) pour la préservation du patrimoine religieux de la Ville ? » s’alarment déjà les professionnels du secteur.
C’est pourquoi les agents de la sous-direction du Patrimoine et de l’Histoire demandent à la mairie de Paris de revenir sur cette décision. D’ores et déjà les syndicats vont prendre rendez-vous avec le Diocèse de Paris pour l'alerter sur les conséquences des projets de la Ville de Paris visiblement en contradiction avec les annonces d’Anne Hidalgo et de son équipe.
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