La France, la Belgique.
Paris, Bruxelles-Zaventem.
Quatre attentats tragiques.
L’extrémisme et ses anathèmes.
C’est pour certains évident.
Expliquant par A plus B le pourquoi du comment.
Il y aurait ainsi d’évidentes raisons,
À ces rapides radicalisations.
Rachid Bouchareb, lui,
N’explique rien.
Présente les faits, et cherche à comprendre.
Ce qui est déjà très bien.
Nous voilà ainsi aussi estomaqués et impuissants,
Qu’Elisabeth (Astrid Whettnall au jeu brillant).
Face à la fuite de sa fille Élodie,
Partie faire le jihad en Syrie.
Face à l’inaction des autorités,
Elisabeth décidera d’y aller.
Partir en Turquie, tenter de la retrouver.
Pour la convaincre, par amour, de rentrer.
Bouchareb, d’une pudeur bienvenue faisant plaisir à voir,
Ne laissera jamais de faux espoirs flotter.
Bien qu’il laisse la porte ouverte pour y croire :
Il faut bien vivre et avancer.
La route d’Istanbul n’aseptise aucune réalité.
Les faits – sociaux, politiques, sociétaux -, suffisamment éloquents,
À la fois en Europe et dans les autres contrées,
Interrogent et questionnent violemment.
Pourquoi Élodie décide-t-elle de tout quitter ?
A-t-elle été réellement embrigadée ?
S’est-elle laissée manipuler ?
Ou la véritable raison est-elle encore plus difficile à accepter ?
La marraine d’Élodie elle-même le dira.
Qu’elle est majeure, et qu’il s’agit de son choix.
Un crève-cœur idéologique, filial, moral.
Aux conséquences qui ne peuvent que faire mal.
Dans un long chemin de croix,
Rachid Bouchareb filme ainsi au plus près,
D’un côté l’incompréhension d’une mère (d’une société) aux abois,
De l’autre l’aveuglement d’une âme arguant avoir trouvé sa voie.
Un cinéma-vérité aux émotions d’une grande radicalité.
Qui chamboule, et met nos idéaux en vrac.
Nous bouscule dans nos perceptions d’occidentaux biaisés.
Nous renvoyant au visage une situation atroce à digérer : celle du cul-de-sac.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble