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Philosophie de vie, témoignage

Publié le 21 juin 2008 par Didier54 @Partages

Et vous, vous avez une philosophie de vie ? C'est quoi une philosophie ? Elle balance ça comme ça, la Tiphaine, sur son el bolg (cliquer là). Elle interroge qui passe par là. Alors je m'essaie à l'exercice. Essayez aussi !

De prime abord, je dirais que je fais partie de ceux qui n'ont pas de philosophie de vie. Je suis en tout cas bien incapable d'en sortir une comme ça, au débotté. Je dirais aussi que parfois, ça m'arrangerait rudement d'en avoir une. Réflexe. Genre ça doit être ben pratique d'avoir une philosophie de vie. Habitude. Le questionnement est chez moi un second coeur. Je cherche. Comme si ça existait… Ca me rappelle quand enfant, je croyais au bonheur, convaincu que c'était quelque chose qui se trouvait. A défaut de toujours le trouver, j'ai bien randonné. C'est déjà ça !

Du coup, je vous propose un p'tit tour par le dico ? Ca aide.

Alors philosophie, quoi est-ce donc ? Il y a ceci : Toute connaissance rationnelle quel que soit son objet; système général des connaissances humaines. Il y a aussi cela : Connaissance qui se fonde sur l'expérience, la raison, et est hostile à la révélation. Et encore ça : Réflexion critique sur les problèmes de l'action et de la connaissance humaine; effort vers une synthèse totale de l'homme et du monde. Et pour finir ceci : Le concept de philosophie tend à désigner très généralement toute image du monde et toute sagesse humaine, la prise de conscience humaine du réel, quels qu'en soient les éléments et les modalités. Le droit à la philosophie devient un des droits de l'homme, en dehors de toute question de longitude, de latitude et de couleur de peau.

L'air de rien, pour en revenir à la question de Tiphaine, je me sens mieux armé pour avoir une opinion ! Les deux premières définitions me laissent un peu le museau dans le caniveau. Pantois. Perplexe. Ca me cause pas. La troisième commence à me susurrer davantage de choses à l'oreille. Mais synthèse totale, bon, ça calme les ardeurs. Quant à la quatrième, elle emporte carrément le morceau. Elle est bonne, celle-ci et du coup, oui, j'ai une philosophie de la vie. Une toute en humilité, mélange audacieux et parfois lourd à porter de réalisme froid et d'utopie galopante. J'en dirais ceci :

Je suis de ceux qui ont commencé à mourir le jour où ils sont nés. De ceux qui savent instinctivement qu'une naissance à venir est un mort en puissance. Désolé, ça manque de peps, mais c'est ainsi.

Je suis de ceux qui se savent petite bestiole sur une planète toute petite de l'univers et qui n'en prennent pas ombrage. Qui en tirent même une fierté, en pensant à ces millions de spermato qui ont déboulé ventre à terre et c'est moi qui suis arrivé.

Je suis de ceux qui croient mordicus et indecrotablement en l'Homme. J'en ai expérimenté des pas beaux, des trés cons, des qui laissent pas augurer des jours meilleurs, mais j'y crois, envers et contre tout.

Je suis de ceux qui croient en la vie, le sang dans les veines, le battement de coeur, et partant de là, qui ne font pas de distinction entre les couleurs de peau  et les croyances. Je suis de ceux qui pensent qu'il y a une place pour chacun dans le grand tout le monde.

Je suis de ceux qui sont conscients qu'on est de passage sur un espace qu'on se doit de respecter, j'ai nommé dame nature. De ceux qui apprennent chaque jour qu'on la massacre, cette dame, qu'on la pompe par tous les pores, et que ça pourrait bien nous faire le coup de boomerang. Je n'en suis pas toujours fier. Ni toujours coupable. Mais je me sens responsable.

Je suis de ceux qui ont posé dans leur besace quelques valeurs et qui essaient de s'y tenir. Le respect de la parole donnée, le désir de transmettre, l'esprit du bâtisseur de cathédrale, en quelque sorte, cette idée du maillon dont les biceps associés à d'autres biceps permettent à deux de faire ce qu'à un on ne ferait pas, de le faire mieux, plus beau, plus grand. Et qui, poussant la logique, de ceux qui pensent qu'à mille, qu'à un million, qu'à un  milliard, on fait de belles forêts.

Je suis, partant de là, de ceux qui laissent l'argent n'être qu'un outil d'échanges, le matériel qu'un accessoire et qui pensent que ce qui était bon hier ne sera pas forcément bon demain. Mais que ce qui était bon hier peut être bon, c'est selon.

Est-ce que tout cela fait une philosophie de vie ? Oui, en terme de prise de conscience. Non, en terme de connaissance. A ma dernière seconde peut-être l'aurai-je, cette connaissance. Pas avant. En tout cas je le souhaite. Parce qu'alors, cela signifiera que j'aurai appris, et appris encore.Car au savoir je préfère la connaissance, au silence la parole, aux certitudes les convictions, aux guerres le pacifisme. J'y crois comme croyait Saint-Thomas. Bénéfice du doute. En ce moment, la face B est boursouflée dans son drap noir. Pas vu la face A. Cherchons.


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