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L’Internet vous a fait croire que Trump ne pouvait pas gagner

Publié le 09 novembre 2016 par _nicolas @BranchezVous

Comment l’Internet vous a fait croire que Trump ne pouvait pas gagner

Et si les algorithmes et filtres de Facebook et Twitter vous isolaient du reste du monde?

Matthew Hughes du blogue The Next Web apporte une intéressante réflexion ce matin au sujet de la surprenante victoire de Donald Trump, qui est devenu cette nuit le 45e président des États-Unis, en complète contradiction avec les prévisions des experts et des sondages.

C’est une chose de tenter d’expliquer cette victoire – et nous ne sommes pas un blogue spécialisé en politique américaine. Mais pour comprendre cette fausse perception qu’il était impossible de voir Trump accéder à la Maison-Blanche pour plusieurs d’entre nous, Internet pourrait être en grande partie responsable.

La facilité avec laquelle on peut faire taire les personnes qui ne partagent pas nos valeurs élimine par la même occasion tout débat.

On peut critiquer Facebook pour son insistance à en apprendre davantage sur notre vie privée, et son imposition d’un algorithme nous empêchant d’avoir un portrait global des activités de notre communauté, le réseau social de Mark Zuckerberg demeure l’endroit par excellence pour communiquer avec nos proches et s’informer. Il en va de même pour Twitter, bien entendu.

Mais la facilité avec laquelle on peut faire taire les personnes qui ne partagent pas nos valeurs élimine par la même occasion tout débat. Lentement mais sûrement, on y a assemblé une liste d’amis qui nous ressemble au point d’avoir l’impression que cet échantillon est fidèle au reste de la population, alors qu’il n’en est rien.

Et ce matin, on se surprend d’apprendre que 58 millions de citoyens américains se sont reconnus dans le personnage de Donald Trump. Ces personnes étaient pourtant là, cachées derrière le filtre de nos amis et des comptes auxquels nous sommes abonnés.

«Je crains que les médias sociaux ne font qu’exacerber cela. Facebook et Twitter vous permettent d’exclure ces personnes de votre monde», explique Hughes. «Une fois qu’ils sont partis, vous n’avez pas à les percevoir comme des gens. Vous pouvez les réduire à de simples “partisans de Trump”, et vous n’avez pas à vous inquiéter de leurs préoccupations, ou d’entendre leurs arguments.»

Facebook et Twitter sont des outils qui permettent chaque jour de connecter des gens entre eux. Mais notre réticence à vouloir gérer des trolls ou ceux que l’on perçoit (à tort ou à raison) comme des imbéciles est plus importante que l’envie de vouloir débattre d’idées.

Jamais le terme «influenceur» n’aura été autant utilisé à une époque où plus personne n’influence qui que ce soit.


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