Des Critères et des Hommes.

Au commencement, on craque pour le play boy ravageur. L'Homo Estheticus. Il doit être le plus beau du lycée, avoir le fan club le plus challenging, faire battre notre coeur plus vite que le mur du son, avoir les yeux les plus ensorceleurs de la planète, et être passé maître en blabla du coeur. Peu importe qu'il soit le dernier de la classe, et si sa seule ambition est de devenir... rien,  cela nous passe au dessus de la tête, étant passablement ensorcelée, et victime d'hormones ravageuses.

A l'université, on relâche un peu le critère play boy, au profit de la grosse tête. L'Homo Intellectuellus. On craque parce qu'il est passionné par ses études, et passe ses week ends à préparer sa thèse. On boit ses paroles, et passerait des heures à l'entendre débattre d'idéaux et d'avenir du monde. Peu importe qu'il n'ait pas le sou, il nous emmène tous les jours en voyage intellectuel, le plus admirable de tous, aux yeux de notre cervelle d'étudiante.

Au premier job, on revoit nos critères. on part maintenant en quête de l'Homo Perfectus. Le géniteur idéal, entre autre. Il n'est ni play boy, ni grosse tête. Il est l'Homme, responsable et sérieux. Il a la tête sur les épaules, et fait vibrer nos ovaires quand il joue avec le bébé de la voisine. Il a dans les tripes de quoi assurer la pérennité d'un foyer de 18 enfants. Il aime forcément sa mère, et est en pôle position pour reprendre les rennes du cabinet de son père. On se damnerait pour qu'il nous donne un tiroir, puis sa clé, puis une alliance.

Au premier divorce, on ne sait plus qui, quoi, comment, pourquoi, où, et quand. On est paumée. On entend les chants des sirènes à droite, à gauche, devant, derrière. Elles hurlent toutes un message différent, les saletés. On ne sait plus ce qu'on aurait du faire, ou ce que l'on doit faire. On cherche l'apaisement et la serennité. On cherche une épaule qui saura porter notre tête, une oreille qui saura écouter nos sanglots, un coeur qui saura nous aimer, brisée, et des paroles qui sauront nous rassurer, pour toujours.

Et par dessus tout, on cherche L'Homo Fidelus. Celui qui ne nous cache RIEN. C'est désormais notre seul critère. Sans doute le plus rare, en fait. 

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