Autant Facebook est l'incarnation d'une pruderie victorienne pour ce qui est visuel (cachez ces corps) autant il fait le lit de toutes les théories fumeuses et de toutes les litanies d'intox. D'un côté, c'est une burka virtuelle et omnisciente sur le moindre bout de chair qui dépasse ; de l'autre, c'est un étalage globalisé d'élucubrations et d'inepties surjouant de visibilité. Je ne vois jamais autant de mensonges, de raccourcis, d'"infos" sans sources que sur ce site. On est sur une énorme machinerie de guerre question fumisterie complotiste. Et, si je ne m'abuse, c'était l'arme préférée d'un certain Trump durant sa campagne. De là à affirmer que Facebook est influent du mauvais côté du terme...
L'algorithme consanguin de Facebook favorise ce vers quoi vous tendez en matière de pulsions d'achat, mais aussi de cercles de connivences. Sous la diversité des posts, se cache une matrice de "pensée unique", un bain tiède d'opinions confortant l'utilisateur lambda. C'est une toile invisible, gluante et molle favorisant un endormissement de la conscience grâce à un habitus de manque d'analyse et de critique. On est entre "amis" on s'entre congratule, on s'entrelike et on propage la bonne parole comme dans une secte. Le viral, c'est l'absence de pensée.
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