Les Hommes de l’Ombre // Saison 3. 6 épisodes.
BILAN
Près de 5 ans après la première saison, la série se conclue. Au début, Les Hommes de l’Ombre était une série ambitieuse avec Nathalie Baye dans l’un des rôles titres. Puis des changements se sont opérés et Carole Bouquet a récupéré le rôle principal. Cette saison 3 se déroule donc à six mois de la fin du mandat du président et alors que le meurtre du leader d’extrême-droite rebat les cartes de la future présidentielle. Scénario prémonitoire ? On ne sait pas mais quoi qu’il en soit, je trouve intéressant que Les Hommes de l’Ombre sache toujours être proche de l’actualité et encore plus cette année. La qualité de cette fiction n’est pas vraiment ici à démontrer. Au contraire, c’est avec plaisir que l’on retrouve les protistes et plus particulièrement Carole Bouquet dont le personnage gagne en intensité cette année dès les premiers épisodes. On sent alors que Les Hommes de l’Ombre est réellement capable de devenir captivante alors que ce n’était pas gagné. La saison 2 était une déception et n’avait pas vraiment su me donner envie de commencer cette nouvelle saison. Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs cela n’a pas fonctionné. L’arrivée de nouveaux personnages aurait pu être une erreur mais au contraire, les scénaristes savent en faire assez bon usage et ne laisse donc pas de temps pour s’ennuyer une seule seconde.
Les dialogues ciselés apportent beaucoup de puissance au récit et permettent de montrer aussi l’ambition qu’il y avait derrière la série. Les Hommes de l’Ombre n’a rien d’exceptionnel au fond (ou en tout cas au premier abord elle n’avait rien d’exceptionnel) mais c’est au fur et à mesure qu’elle a su éclore et cette saison 3 fonctionne un peu de la même façon. La série parvient donc à rester percutante et égale à ce qu’elle propose durant ces six épisodes. Alors que la première saison de Les Hommes de l’Ombre débutait sur un attentat contre le Président de la République, cette saison a décidé de raconter l’histoire en partant du meurtre du leader du parti d’extrême-droite. C’est un choix narratif osé, d’autant plus que cela met en avant le fait que l’extrême-droite domine les sondages et qu’elle est en passe de devenir le premier parti du pays. C’est avec cet acteur que Les Hommes de l’Ombre débute une saison haletante menée tambour battant. Il n’y a pas de place à l’ennui et le scénario tient alors très bien son histoire avec un angle thriller-esque qui ne s’en sort pas trop mal. La série choisit de nous offrir tout un tas de (bonnes) surprises notamment en parlant de sujets politiques et sociaux actuels.
Bruno Wolkowitch reste donc l’un des héros de Les Hommes de l’Ombre sans que cela ne soit particulièrement fascinant. Je ne suis pas le plus grand fan de ce personnage qui n’a jamais été autant développé qu’il ne l’aurait dû. Les Hommes de l’Ombre nous conduit alors petit à petit vers la fin de la saison. Le final, sous tension, boucle une série qui a connu ses hauts et ses bas. La troisième saison a quoi qu’il en soit rempli sa mission : celle de satisfaire les fans de la première heure. Pourtant, je n’étais pas le plus grand défenseur de Les Hommes de l’Ombre lors de sa première saison. Elle n’était pas mauvaise mais elle manquait tout un tas de choses. Ce n’est pas facile de conclure une série comme celle-ci tout en restant proche de l’actualité sans nous faire oublier qui sont ces personnages que l’on n’a pas vu depuis près de 2 ans. L’espace entre les saisons ne permet pas de s’attacher autant qu’on ne le voudrait à l’univers de la série et c’est dommage. Les Hommes de l’Ombre décide après la saison 2 et Pygmalion de raconter d’autres histoires et notamment l’affaire Julie Gayet qui est racontée sous l’angle de vue des scénaristes.
La volonté de Les Hommes de l’Ombre est donc de raconter l’actualité en s’en rapprochant mais sans pour autant s’y coller. La série parvient donc à nous surprendre sans nous sortir de ce que l’on connaît déjà de cette actualité. La série prend aussi quelques risques cette année, afin de donner un coup de fouet à ses personnages. Si la saison n’est pas parfaite elle réussit tout de même à nous séduire par certains dialogues ciselés et une mise en scène soignée. Les Hommes de l’Ombre vient aussi rappeler qu’elle sait parler de politique et que l’on est très loin de Marseille, la série française de Netflix, devenue la risée de tous.
Note : 6.5/10. En bref, un thriller politico-social sympathique qui se conclut de façon efficace.