🔻#PesteBrune chez les britishs. Là-bas comme ici, on en est là… #antifas

(#Padamalgam, qu’ils disaient… )

antipub vient de me faire part de son indignation ++ à la lecture de cet article du Guardian, un journal anglais que sa fiche wiki place au centre gauche. Qu’importe, l’essentiel est ailleurs. Jugez sur pièce :

Mais qui donc a  bien pu réussir à faire pire, si ce n’est pareil (mêmes ressorts puants qu’on croyait disparus…) que Ménard à Béziers ? Il s’agit en fait, comme cela n’apparait pas si évident, d’une campagne d’information de la police des transports britannique (BTP)  appelant à la vigilance envers le terrorisme. Sauf que. Ya comme un (gros) problème. Le visuel et la posture des personnages rappellent en effet de biens douloureux souvenirs. Du moins pour ceux qui ont de la culture, ce qui ne semble pas être le cas de ceux qui ont pondu cette merde, qui n’ont visiblement pas à l’esprit, aussi présente que nous autres,  cette célèbre affiche de propagande nazie, celle dite du « juif éternel » :

(ici, petit cours de rattrapage pour les retardataires et les cancres)… Le journaliste du Guardian nous explique dans quelles circonstances il a découvert l’affiche du BTP, qui lui apparait d’autant plus ahurissante qu’il la trouve à côté d’une statue auprès de laquelle il a l’habitude de passer, intitulée « Für Das Kind » (pour les enfants, en allemand). La statue commémore le Kindertransport qui a sauvé 10.000 enfants réfugiés et les a amenés par train en sécurité en Grande-Bretagne, échappant à la persécution des Juifs dans l’Europe nazie. Peu de ces enfants ont vu leur famille. La plupart des gens qui ne pouvaient pas partir étaient exterminés.

La semaine dernière, juste à quelques mètres de la statue, est apparue une affiche qui me remplit d’horreur. Un premier plan, sombre, à nez crochu, domine le premier plan. Cet homme est un objet de suspicion, regardé avec appréhension par une jolie jeune femme à la peau pâle. Cet homme est instantanément identifiable – du moins à tous ceux qui connaissent l’histoire de la deuxième guerre mondiale – comme le juif caricaturé des affiches de propagande nazie.

Cependant, par inadvertance, les concepteurs ont utilisé une image antisémite horriblement familière. L’impact va bien au-delà de ces associations, aussi graves soient-elles. Une amie qui n’était pas au courant de l’iconographie nazie m’a dit de manière révélatrice qu’elle voyait sur l’affiche un «homme à la peau noire et méchante». L’image joue sur les peurs des gens de «l’autre», et crée de l’inquiétude au sujet d’un suspect «ils» qui peut cacher quelque chose, selon les mots de l’affiche.

Cette peur de l’Autre, de ce bouc émissaire qui surgit d’une époque qu’on pensait révolue, peut en effet prendre bien des noms, et des visages. Mais la constante est toujours la même : attribuer des fonctions négatives, toxiques socialement, économiquement et culturellement, à des populations entières par la seule instrumentalisation d’une apparence symbolique, mythifiée, faisant appel le plus généralement à l’inconscient, afin de provoquer la peur. Vieux comme le monde. Nos ancêtres pré-historiques devaient déjà dé-peindre certaines autres peuplades qu’elles considéraient comme dangereuses pour leur survie en les affublant de masques de loups ou autres animaux terrifiants. Mais nous sommes au XXIème siècle. Et nous en sommes encore là. Oh, certes, la BTP s’est fendue d’un communiqué d’excuses publiques en bonne et due forme expliquant en gros qu’il n’était pas dans ses intentions de stigmatiser quelque population que ce soit, et que ses priorités étaient seulement la sûreté et la sécurité des voyageurs  :

Mais c’est trop tard, le mal est fait. Et il est profond. Qui mieux que ceux qui luttent pied à pied dans les mots comme dans les actes (jusqu’à leur traduction visuelle n’est-ce pas, antipub ?😉 ), de part et d’autre du Chanel, le savent le mieux ? Cela porte un nom : la peste brune. Qu’elle cible les noirs, les arabes, les musulmans, les asiatiques, les roms, les homosexuel(le)s,  ou toute autre communauté discriminée et persécutée, c’est toujours la même bête immonde.  Lutter contre. Toujours. Partout. Par tous les moyens. Ce modeste blog est le mien. Faites passer, chacun selon vos propres outils familiers. Merci.