Ça devait bien arriver. Le moment où le Festival Cinemania allait voir ses portes se refermer, et avec elles, s’amorcer le sprint final de fin d’année définitivement lancé.
Le même phénomène qu’à la fin d’une super soirée : la très grande satisfaction d’y avoir participé, et le non moins grand pincement au cœur que ce soit déjà terminé.
Dix jours de festivités bien chargés, avec une foule de bons films à la clé (même pour le film de clôture du festival, Victoria avec Virginie Efira, ce qui était loin d’être gagné). Ça peut paraître bête à dire, mais c’est tout de même à noter !
Mal de pierres, Voir du pays, Mercenaire, Ma Loute, La Danseuse, La route d’Istanbul auront porté haut les couleurs d’un cinéma francophone que certain(e) ont trop souvent tendance à prétendre aphone.
Loin d’une réalité où quantité se mêle sans réelle fausse note avec qualité.
Bien sûr, tout fut loin d’être parfait. Notamment une organisation, surtout une animation parfois défaillantes.
Pour nous médias, rien de dommageable ou de rédhibitoire à noter. Bien au contraire, tout a été mis en place pour nous mettre dans les meilleures dispositions possibles, et autant que faire se peut nous accommoder.
Non, s’il devait être un gros bémol à souligner, c’est bien la gestion du public et des projections. Souvent (très) en retard, celles-ci pouvaient ainsi ne démarrer que plus de trente minutes après l’horaire prévu, laissant une foule de gens attendre plus ou moins poliment à l’extérieur de L’Impérial, dans le froid plusieurs dizaines de minutes durant.
Une frustration ponctuelle en total décalage avec le lustre et la réputation du festival, déjà évoquée aux débuts de ce dernier et qui n’aura malheureusement pas été vraiment corrigé.
Une piste de solution à creuser ? Probablement offrir la possibilité au festival d’étendre ses projections à d’autres cinémas de la métropole, en particulier entériner un partenariat plus conséquent avec le Cinéma du Parc et la Cinémathèque Québécoise qui, en dehors de quelques projections disséminées ci et là, n’auront guère offert de réel support à L’Impérial, trop à l’étroit lors des temps forts.
Si la volonté de servir de vitrine aux derniers cinémas indépendants de Montréal est plus que louable, et doit coûte que coûte être portée et défendue, celle-ci ne tiendra que si le public, toujours en nombre, ne se sent pas laissé pour compte. De ce point de vue, un effort supplémentaire devra sans aucun doute être apporté, pour que l’édition de l’an prochain soit elle-aussi couronnée de succès.
Car de succès, il en a été beaucoup question cette année : merci à la cohorte de films au lustre cannois ou primés.
Au milieu de ceux-ci cependant, un lot non négligeable de déceptions, moins portées sur leurs qualités intrinsèques que sur leurs noms. Chocolat, Personal Shopper, Nocturama : trois exemples significatifs d’un cinéma qui tend à se regarder le nombril, confondant classicisme poussiéreux ou auteurisme malheureux avec créatif et ambitieux.
Le constat est certes rude, mais symptomatique d’une sélection certes variée, intéressante, se montrant néanmoins parfois sûrement complaisante.
Si la vingt-deuxième édition du Festival Cinemania aura été riche en figures et en valeurs a priori sûres, peu de films auront réussi à sortir réellement du lot. De ceux à même de renverser et durablement marquer. Aucun classique potentiel en vue, donc. Un millésime jouant la carte de la sécurité, à défaut d’avoir su totalement nous enflammer.
Soyons cependant optimistes : la table est là, mise pour mener Cinemania vers des hauteurs encore plus importantes que celles du cinéma québécois. Espérons cependant que ses responsables sauront faire les choix adéquats : le rayonnement du cinéma francophone est à ce prix-là.
Quant à moi, je vous donne rendez-vous désormais pour une fin d’année, avec Rogue One : A Star Wars Story, Les Animaux fantastiques, ou encore Vaiana, la légende du bout du monde, et Premier Contact, qui s’annonce particulièrement chargée !
Tout en vous annonçant d’ores et déjà d’autres articles à venir dans les jours qui viennent, toujours en provenance de Cinemania ! Notamment les interviews de Thomas Lilti, Virginie Efira, et des soeurs Coulin et Soko, ainsi que les critiques de Mal de pierres, La Danseuse, ou encore de Mercenaire. Comme vous pouvez le constater, il y a encore de quoi faire !
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