Il est des choses brèves qui te marquent durablement, il est des poésies brèves, Apollinaire, cinq vers brefs, éternellement brefs... J’ai cueilli ce brin de bruyère / L’automne est morte souviens-t'en / Nous ne nous verrons plus sur terre / Odeur du temps brin de bruyère / Et souviens-toi que je t’attends.
Un adieu qui est une invitation à l’éternelle durée illimitée que constitue une relation vraie, échange, entretissement de liens sûrs. Un adieu qui est un attends. Je dis à l’autre, souviens-t'en, il me dit ces mêmes mots, lors, peu importe du temps, c’est une coupe à boire, à partager, une invite exquise, peu importe du temps, une seconde échangée, vingt ans, un siècle, tout tient dans cet instant d'échange, transmission doigt à doigt de ce brin de bruyère, de ce regard, de ce rien, de cet éternellement tout. Que la vie est belle, brève, éternelle, étrange…