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Critique Ciné : Réparer les Vivants (2016)

Publié le 14 novembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Réparer les Vivants // De Katell Quillévéré. Avec Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner et Anne Dorval.


Je pense que la Sécurité Routière devrait prendre exemple sur des films comme Réparer les Vivants. C’est tout de suite beaucoup plus choc que leurs énièmes publicités ridicules (et la dernière en date avec le cascadeur qui passe au cinéma est un comble de ridicule) mais Réparer les Vivants n’est pas là pour parler de la ceinture de sécurité ou du fait qu’il faut faire attention sur la route au verglas etc. Non, Réparer les Vivants c’est avant tout un combat pour parler de l’importance du don d’organes. En sortant de ce film, on n’a qu’une envie : donner ses organes le jour où l’on meurt. L’histoire de ce film est bouleversante, tellement bouleversante que cela m’a donné envie de me replonger à chaudes larmes dans le livre qui est à l’origine de ce film. Porté par un casting toujours très juste, Réparer les Vivants ne s’enquiquille pas des fioritures ou d’un pathos surfait. Au contraire, le film délivre des émotions toujours justes et d’une authenticité que le casting est à même de produire. Comment ne pas fondre à chaudes larmes face à Anne Dorval ou Emmanuelle Seigner, ces mères de famille qui ont chacune un combat dans leur vie ?

Tout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…

Réparer les Vivants ne tombe pas non plus dans le film choral pompeux. C’est souvent ce genre de choses qui ne fonctionne pas dans ces films là nous racontant plusieurs histoires à la fois. Mais le point de vue est ici complètement différent. C’est un film très métaphysique dans un sens qui sait nous faire vivre quelque chose d’assez sensationnel. En effet, on est capable de passer d’une mort célébra le à un réveil. Le tout est alors teinté d’une certaine forme de mélancolie, toujours très proche des sentiments du spectateur qui fini sonné par la dernière image, aussi terrible que joyeuse. Car Réparer les Vivants c’est une histoire à deux voies. L’une est teintée de désespoir et de tristesse et l’autre d’espoir et de joie. Un film entre la vie et la mort, qui jongle entre les deux de façon étonnante. Je ne connaissais pas le roman de Maylis de Kerangal dont je n’ai appris l’existence qu’à la sortie de ce film, mais j’ai maintenant envie de me pencher dessus afin de revivre (et c’est assez masochiste de ma part finalement) ces instants qui restent gravés une fois que Réparer les Vivants lance le générique de fin. Car le film n’est pas brut et cherche toujours à faire passer son message avec une vraie finesse, toute en retenue.

Car la pudeur était importante dans ce genre de film. Je me demande ce que les américains auraient fait d’une telle histoire, un mélodrame à faire pleurer les chaumières mais aussi qui serait tombé dans tous les poncifs du genre. Ce que Katell Quillévéré réussi à faire. Ce dernier, fasciné par The Knick de Steven Soderbergh (une série racontant les prémices de la chirurgie moderne au début du XXe siècle), a décidé d’adapter ce roman comme un défit. Il réussi ce défit haut la main.

Note : 9/10. En bref, un très beau film qui porte un message qui fait réfléchir une fois le générique de fin lancé.


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