Facebook et Google ont pris d’assaut les sites relayant de fausses informations en leur coupant l’accès à leurs revenus publicitaires.
À la lumière de critiques alléguant que leurs services ont été en grande partie responsables du résultat des élections américaines de la semaine dernière, Facebook et Google ont pris des mesures aujourd’hui pour mettre des bâtons dans les roues des sites spécialisés dans la circulation de fausses informations, canulars et appâts à clics.
«À l’avenir, nous allons restreindre les publicités sur les pages qui dénaturent ou masquent les informations sur l’éditeur, ses contenus ou le but premier du propriétaire du site.»
«Nous travaillons à une mise à jour de nos politiques de publication et allons commencer à interdire les publicités de Google sur les contenus trompeurs, de la même manière que nous interdisons les publicités mensongères», a affirmé un porte-parole de Google au sujet des conditions d’utilisation d’AdSense. «À l’avenir, nous allons restreindre les publicités sur les pages qui dénaturent ou masquent les informations sur l’éditeur, ses contenus ou le but premier du propriétaire du site.»
Facebook a également choisi d’adopter la même stratégie en ce qui concerne son service Audience Network, qui est également utilisé par des tiers pour afficher de la publicité à l’extérieur de son réseau social en échange de revenus.
«Nous n’intégrons pas ou ne montrons pas de publicités dans des applications ou des sites dont le contenu est illégal, trompeur ou mensonger, ce qui inclut les fausses informations», a souligné Facebook. «C’était jusqu’à présent sous-entendu, mais nous avons mis à jour notre politique pour clairement exprimer que cela concerne les fausses nouvelles. Notre équipe va continuer à surveiller tous les éditeurs potentiels et surveiller ceux qui existent pour s’assurer qu’ils suivent ces directives.»
La désinformation à l’ère des réseaux sociaux
Alors que les articles aux titres trompeurs ont gagné en popularité ces dernières années, ils se sont propagés de manière exponentielle dans le contexte de la course à l’investiture des deux principaux partis américains au cours de la dernière année, et davantage pendant la récente campagne électorale.
En début de semaine, les internautes qui effectuaient une recherche de Donald Trump sur le moteur de Google tombaient encore sur de faux articles alléguant que ce dernier avait remporté le vote populaire (ce qui est faux) en plus de sa victoire auprès des grands électeurs. D’autres articles faisant croire qu’Hilary Clinton appelait «à la guerre civile si Trump était élu» ou que le pape François soutenait Trump ont également beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, souvent par des personnes croyant en leur authenticité.
Certains médias ont tenté de sensibiliser la population au phénomène, dont le Huffington Post avec un article volontairement trompeur intitulé : «Bernie Sanders pourrait remplacer le président Trump grâce à cette brèche légale peu connue».
L’animateur de Last Week Tonight, John Oliver, a également consacré une bonne partie de sa plus récente émission à une théorie voulant que la propagation de ce genre de nouvelles ait pu avoir atténué l’impact de véritables scandales liés à Trump ayant été rapporté pendant la campagne présidentielle.