Les Têtes de l'Emploi // De Alexandre Charlot et Franck Magnier. Avec Franck Dubosc, Elsa Zylberstein et François-Xavier Demaison.
Et si l’on parlait de l’emploi mais de façon inversée ? Les Têtes de l'Emploi prend le point de vue de Pôle Emploi (ou Agence Emploi dans le film) et de ces agents qui ont tellement bien fait leur boulot, qu’il n’y a presque plus de chômeurs et donc vont se retrouver chômeurs à leur tour. L’idée est assez séduisante. Ecrit et réalisé par Alexandre Charlot et Franck Magnier, qui ont officié aux Guignols de l’Info et collaboré au scénario de Dany Boon pour Bienvenue chez les Ch’tis, Les Têtes de l'Emploi a compris ce qu’il fallait pour réussir une comédie bien franchouille avec ses répliques assez drôles. Ce qui est intéressant derrière Les Têtes de l'Emploi, c’est le fait que le film parvient à faire réfléchir sur notre condition précaire en France où le chômage crève des hauts de plafond. Même si l’on est très loin (mais alors très loin) de la réflexion proposée par Ken Loach dans Moi, Daniel Blake, le film parvient à séduire grâce à une rythme bien organisée et à des personnages qui n’en font pas des caisses pour nous faire rire. C’est d’ailleurs assez étrange de voir Franck Dubosc autant sur la retenu, lui qui a pour habitude de se retrouver dans des rôles qui vont bien souvent dans la surdose.
Stéphane, Cathy et Thierry sont les meilleurs employés de l'Agence pour l'Emploi de leur ville. Mais leurs résultats sont tellement bons que l'agence va devoir fermer faute de chômeurs ! Les trois collègues ont alors la folle idée de créer du chômage pour sauver leur poste.
Mais Franck Dubosc n’est pas le seul, il est aidé par tous les personnages qui l’accompagnent. Comme celui incarné par François-Xavier Demaison. Ce dernier est d’ailleurs assez drôle dans ce rôle d’homme complètement barré capable d’entrer dans une boucherie et de balancer des asticots. Le moment est vraiment drôle. Accessoirement, Elsa Zylbestein en femme hystérique et pleine de tendresse à la fois. Le film s’avère plus étonnant qu’il ne l’apparaissait dans la bande annonce. D’ailleurs, la bande annonce est très légère sur ce qu’elle révèle du film. Et c’est bien comme ça. Les Têtes de l'Emploi parvient à aller beaucoup plus loin que l’on ne pourrait l’envisager avec une certaine intelligence. Bien que la psychologie de comptoir ne soit pas ce qui réussi le mieux à Les Têtes de l'Emploi, le film s’avère suffisamment jovial pour nous faire passer un bon moment. Quelques répliques s’avèrent même très drôles, que cela soit pour se moquer de la moustache de Franck Dubosc dans le film ou bien jouer sur tout plein de sous entendu sexuel avec le personnage d’Elsa Zylberstein. Comme quoi, la comédie sociale française peut au moins avoir l’amabilité d’être sympathique sans en faire des caisses. Dommage que le pathos envahissant vienne casser parfois un peu l’ambiance potache de la chose.
Note : 5/10. En bref, honorable comédie sociale qui sans en faire des caisses parvient à ses fins.