
Véritable marqueur social au sein du « milieu », le tatouage carcéral devient, entre 1920 et 1940, l’objet d’une étude photographique commandité par Edmond Locard, fondateur du premier laboratoire de la police scientifique à Lyon. Le photographe Grangeversannes documentera les inscriptions qu’arborent fièrement les détenus et qui constituent un langage codé permettant des rapprochements entre « tribus », ou de constituer un profil psychologique. Rassemblé en 1950 par l’inspecteur Jacques Delarue et Robert Giraud dans l’ouvrage Les Tatouages du Milieu, ces photographies, dont Robert Doisneau réalise des copies, sont présentées comme documents aux côtés des dessins des tatouages que l’inspecteur a scrupuleusement reproduits et décryptés. La Galerie Frédéric Moisan, dans le 6e arrondissement de Paris, présente depuis le 3 novembre une sélection d’une quarantaine de tirages de la collection Delarue ainsi que les dessins originaux ayant servi à la publication. Jusqu’au 20 novembre 2016.













