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Critique Ciné : Closet Monster (2016)

Publié le 19 novembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Closet Monster // De Stephen Dunn. Avec Connor Jessup, Aliocha Schneider et Aaron Abrams.


Parler d’homosexualité de façon originale est toujours complexe. On retrouve bien souvent les poncifs du genre mais le point de départ de Closet Monster est intéressant. Le film nous plonge dans l’histoire d’Oscar, un garçon qui, à cause d’une agression homophobe à laquelle il a assisté quand il était enfant, a du mal à s’assumer au fond de lui et à comprendre sa propre sexualité. Le film doit beaucoup à Connor Jessup qui incarne le rôle de ce garçon de façon assez poignante. Ce n’est pas la première fois que l’acteur se glisse dans la peau d’un personnage à la sexualité complexe. Il était déjà dans la saison 2 de American Crime un certain Taylor Blaine, qui a du mal à avouer son homosexualité et qui va se retrouver au coeur d’une affaire de viol sur sa personne. Stephen Dunn (We Wanted More) tente de raconter l’histoire de Closet Monster avec beaucoup de sincérité tout en insérant des séquences parfois un peu étranges et sous acide. Les discussions entre Oscar et son hamster sont importantes car elles permettent de laisser transpirer le problème qu’il y a au fond du héros, sa solitude intérieur, mais d’un autre côté tout cela n’est pas forcément mis en place de la meilleure façon dans le récit.

Rattrapé, à l’aube de l’âge adulte, par les traumatismes de son enfance, Oscar doit affronter les dysfonctionnements familiaux, une sexualité encore indécise et le pénible souvenir du tragique passage à tabac d’un homosexuel dont, enfant, il a été témoin. Grâce à son imagination, au soutien d’un hamster doté de la parole et à la promesse d’un amour naissant, Oscar parvient peu à peu à faire face à ses démons pour découvrir la vraie nature qui est la sienne.

Au delà de ça, Closet Monster parle de façon intelligente et propose une vraie réflexion sur les choses que l’on a vécu dans notre enfance et la façon dont elles jouent un rôle à l’âge adulte. C’est ce qui se passe avec Oscar qui, à cause de ce qu’il a vécu dans son enfance, entre ses parents séparés et cette agression qu’il a vu de ses propres yeux, ont stigmatisés sa propre façon de voir les choses. Je ne m’attendais pas vraiment à apprécier Closet Monster comme je l’ai apprécié. J’ai tendance à me méfier des films avec un propos gay dans le sens où ce n’est pas toujours fait avec la plus grande finesse. L’un des plus beaux films gays à mes yeux reste de toute façon Weekend, une belle histoire d’amour que certains n’ont pas aimé mais qui m’a bouleversé. Connor Jessup est aidé par le reste du casting, notamment le jeune Aliocha Schneider (iZombie, Les Jeunes Loups) qui en plus d’être mignon, parvient à avoir une vraie allure face à la caméra. Il y a quelque chose d’hypnotique chez lui, notamment dans cette façon que Stephen Dunn a de mettre en scène certains moments de sa vie (quand il fume une cigarette) au travers des yeux d’Oscar. C’est certes déjà vu ailleurs dans d’autres films légèrement romancés mais tout de même.

Ainsi, Closet Monster n’est pas un film brillant mais un film honnête et honorable qui tente de raconter une histoire dramatique forte avec un vrai propos dedans. Reste cependant certaines séquences et des personnages pas toujours creusés (le père et la mère par exemple). Mais l’on va rester sur une note positive car Closet Monster a au moins le mérite de ne pas partir en roue libre comme beaucoup de films avec un propos gay.

Note : 5/10. En bref, une histoire terrible racontée avec simplicité.

Date de sortie : inconnue - Directement en VOD


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