L’association « Vue d’ensemble » toujours novatrice dans ses activités faisant se rassembler malvoyants, aveugles ou voyants, des sports de l’extrême, escalade, marathons, au défilé de mode en passant par les ateliers d’écriture ou de cuisine, m’a demandé récemment de lancer un café littéraire dans un tout nouveau restaurant-maison d’hôtes, Pavillon M, 13 rue de Bouxwiller, dans le quartier des Halles à Strasbourg. La première rencontre aura lieu le mercredi 23 novembre 2016, à 18h 30. J’y accueillerai l’écrivain Graham Sage qui arrive de Singapour où il vient de présenter son dernier livre (non encore traduit en français) « The phoenix and the crow »,
paru aux éditions Monsoon. Lors de sa visite, nous parlerons de l’ouvrage et aussi des »Tribulations de J. Alfred Prufrock au pays des moas géants »
paru en 2015 chez l’Harmattan, en français, bien évidemment.
Parlons donc de cafés littéraires, ces lieux consacrés à la confrontation intellectuelle, à la promotion d’ouvrages et aux échanges philosophiques. Existent-ils encore ou aliment-ils un mythe entretenu jusqu’à nos jours? Pour tenter de le savoir, remontons tout d’abord à ses origines et à l’introduction du café en tant que breuvage en France.
Comme chacun sait, le café consommé en boisson est apporté à Paris et à la cour du roi soleil par l’ambassadeur de Turquie, Soliman Aga Mustapha Roca, coqueluche du tout Paris dans la deuxième moitié du XVII° siècle. Servi sucré, il développe très vite chez les Parisiens une véritable addiction.
C’est alors que les limonadiers de Paris réalisent les subsides qu’ils peuvent tirer de cette nouvelle mode. Ils parviennent à faire enregistrer les statuts de leur corporation le 26 janvier 167 en faisant agréer en même temps des lieux communautaires permettant de consommer la boisson tant appréciée, tandis que la profession obtient en plus l’autorisation de préparer et de vendre thé, café et chocolat, ainsi que le privilège de distiller alcools et liqueurs.
Dans son article » Cénacles et cafés littéraires: deux sociabilités antagonistes », Vincent Laisney écrit : L’historiographie nous a habitués à considérer les cafés comme l’un des hauts lieux de la sociabilité littéraire parisienne. Du Procope des Encyclopédistes au Flore des existentialistes en passant par le Momus de la bohème et le Cyrano des surréalistes,
les dictionnaires, les manuels et les ouvrages d’histoire littéraire n’en finissent pas d’égrener les noms de ces établissements célèbres, où se serait joué le sort de la littérature…
Réalité ou mythe entretenu?
Les futures rencontres littéraires du Pavillon M pour éloignées qu’elles seront des polémiques sur la réalité des célèbres cafés d’autrefois ne manqueront pas de cultiver, modestement, mais avec ferveur, la vitalité de l’écriture dans le partage des mots.
Calendrier des auteurs présents entre 18h30 et 20h:
mercredi 23 novembre: Graham Sage
mercredi 7 décembre: Jacques Fortier
jeudi 12 janvier 2018: Pierre Claudé, évoqué par Simone Claudé, son épouse.
jeudi 19 janvier 2018: Albert Strickler
Animation: Chantal Serrière et Anissa Hamza