Les militants communistes ont voté, et il convient à présent de respecter leur choix. J’observe qu’il acte un sacré désaveu et un fossé sans précédents dans ce parti entre la base et sa direction. Les cadres avaient en effet opté (contre l’avis de leur direction, Laurent étant favorable à l’option Mélenchon) pour une candidature spécifique du PCF, ce qui à mon sens constituait une erreur stratégique majeure de nature à l’isoler encore plus qu’il ne l’était déjà. Le Front de gauche était à mon sens une évolution positive, même si les clivages partisans et les querelles de personnes n’ont pas permis de lui donner sa pleine mesure, hélas. C’était pourtant un dépassement utile de l’émiettement de la gauche anticapitaliste auquel il serait suicidaire à mon sens de revenir. J’apprécie également que les tentatives grotesques à la fois de décrédibiliser par tous les moyens, mêmes les plus discutables (non, Mélenchon n’est pas comparable à l’extrême-droite) des fauxcialistes ont lamentablement échoué. Toutefois, je reste sur l’idée que la candidature de Mélenchon est une candidature par défaut, et qu’elle n’est pas la bonne. Notamment parce que celle-ci s’est imposée sur une base totalement unipersonnelle, donc antidémocratique. Mais également du fait de la personnalité même de Mélenchon, qui n’est pas de nature, c’est le moins qu’on puisse dire, à faire consensus même parmi celles et ceux qui partagent des idées alternatives sur le plan économique et de transformation sociétale. En outre, je pense que le programme des auto-proclamés « insoumis » est pour le moins illisible par le grande nombre, parmi les moins politisés. Essayez donc d’aller faire comprendre la nécessité de changer de république, et de mettre en place à cette fin une constituante, qu’on rigole 5 minutes. Et ce n’est là qu’un des points d’incompréhension..
Concernant le PCF, si j’étais eux, je me poserais de sérieuses questions sur leur devenir après ces présidentielles. On a rarement vu en effet une telle pagaille… Et si on ne remédie pas au fossé qui s’est creusé entre la direction et la base, et que les options programmatiques et stratégiques ne sont pas rapidement définies pour y remédier, la question se reposera de nouveau aux élections législatives, avec la belle pagaille et les errements que l’on a déjà connus dans le passé, certains préférant aller à la soupe, et dans toutes les directions (avec le PS, avec EELV, avec le PG, sans, à côté, etc) plutôt que de rester dans un minimum de cohérence politique et de convictions.
Quant aux trolls mélenchonistes habituels qui ont craché sur le PCF et affichant en public leur mépris pour les « cocos », je serais eux, je me ferais tous petits. Z’ont pas l’air con(ne)s, à présent, vraiment.