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Santé : saumon bio ou non bio, que privilégier ?

Publié le 26 novembre 2016 par Bioaddict @bioaddict
La revue " 60 Millions de consommateurs " vient de révéler dans un numéro paru le jeudi 24 novembre 2016 les résultats d'une étude comparative portant sur la composition du saumon bio et du saumon non bio. Verdict et analyse.

10 pavés de saumon frais et 15 saumons fumés ont été analysés avec pour objectif de rechercher l'éventuelle présence de métaux lourds (plomb, mercure, arsenic, etc.), de dioxines et PCB, de résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires.

Et le résultat n'est pas en faveur du saumon bio. L'analyse des saumons a en effet révélé que le saumon d'élevage bio contient plus de métaux lourds que le saumon d'élevage non bio.

Ainsi sur les dix saumons frais vendus en France testés par la revue, seuls les quatre saumons bio ont présenté des traces de contamination de métaux et/ou dioxines, PCB et pesticides, mais, et c'est très important à noter, sans dépasser les limites maximales règlementaires. Ces saumons sont donc a priori sans danger pour la santé.

Comment expliquer cette présence plus élevée de métaux lourds dans les saumons bio ?
L'explication semble simple et logique : c'est l'alimentation des poissons qui est en cause et non pas l'environnement, les eaux dans lesquelles les poissons sont élevés.

En effet l'alimentation des poissons bio repose pour beaucoup sur les farines et huiles fabriquées à partir de poissons et de crustacés d'élevage bio et de poissons et crustacés sauvages, a priori les plus sains. La réglementation bio appliquée à l'élevage des saumons bio interdit en effet les farines de poisson d'élevage non bio qui peuvent contenir des antibiotiques, des hormones ou dérivés, et différents produits destinés à accélérer leur croissance et augmenter leur poids.

Or les poissons sauvages qui se déplacent dans les océans sont de plus en plus contaminés par les produits toxiques rejetés en mer, et qui se retrouvent donc dans leur alimentation...

L'idéal serait donc de ne donner aux saumons bio que des farines de protéines végétales bio. Mais le saumon est un poisson carnivore...C'est d'ailleurs pour cette raison que la réglementation bio limite à 60% l'apport de protéines végétales bio dans l'alimentation des poissons d'élevage bio.

" 60 millions de consommateurs " tient cependant à relativiser ces résultats en précisant que les quantités de métaux lourds retrouvées dans le saumon bio sont "vraiment très, très en dessous des seuils" admis par le législateur. Ainsi, par exemple, concernant le mercure, les taux sont dix fois en-dessous des seuils de toxicité réglementaires.

Suite à la parution de cette enquête, l'Agence Bio a réagi dans un communiqué : "Si certaines enquêtes ont pu déceler des traces de contaminants dans des saumons bio, elles sont toutes largement inférieures aux limites fixées par la réglementation européenne et ne présentent pas de danger pour la santé humaine. En outre, les professionnels de la bio tiennent à souligner qu'ils sont les premières victimes de la pollution induite par les activités humaines contre laquelle ils luttent au quotidien. Afin de respecter au plus près leur alimentation naturelle, les saumons bio sont nourris d'aliments bio et de poissons sauvages issus de pêches durables, qui peuvent être impactés par la pollution environnementale. Les éleveurs de saumons bio n'en sont pas responsables : la préservation de l'environnement et la non-utilisation de produits chimiques de synthèse fait partie des fondements même du mode de production biologique !"

Pourquoi choisir du poisson bio ?

Ne perdons pas de vue que contrairement au conventionnel, l'aquaculture biologique interdit l'usage d' OGM, de stimulateurs de croissance, d'additifs médicamenteux, de colorants chimiques de synthèses, de stimulateurs d'appétit, et de toutes hormones de synthèses.

Ajoutons à cela qu'en bio, les traitements vétérinaires sont très encadrés et les élevages sont de moindre densité. Sans parler de la transformation des produits, fumage et tranchage à froid, qui est bien plus réglementée en bio, et qui explique la vraie qualité des produits.

De plus, l'aquaculture biologique donne la priorité aux espèces locales, n'affectant pas les niveaux de stocks de poissons sauvages et préservant ainsi les écosystèmes aquatiques.

Stella Giani


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