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Falling Water (2016) : on coule

Publié le 26 novembre 2016 par Jfcd @enseriestv

Falling Water est une nouvelle série de 10 épisodes dont le premier a été diffusé à la mi-septembre tandis que la suite a repris à l’antenne un mois plus tard sur USA Network aux États-Unis et Bravo au Canada. Dans la ville de New York, nous suivons la vie de trois étrangers : Tess (Lizzie Brocheré), une chasseuse de nouvelles tendances, Taka (Will Yun Lee) détective au NYPD et Burton (David Ajala), chef de la sécurité d’une grande firme de placements. Bien qu’ils ne se connaissent pas, ils rêvent néanmoins des mêmes thèmes ou sujets. Au cours des épisodes, ils effectuent chacun à leur manière une sorte d’introspection qui les rapprochera… en vrai ou en songes? Tout l’enjeu est là avec Falling Water qui cause infiniment plus de frustration à ses téléspectateurs puisqu’elle s’obstine à demeurer indéfiniment floue, au point où les enjeux et intrigues sont quasiment impossibles à résumer. Une chose est certaine, USA Network, pour son propre intérêt, devrait définitivement laisser tomber les drames mystiques.

Falling Water (2016) : on coule

Un gros brouillard

Les trois protagonistes nous sont tour à tour présentés au début du pilote et vu l’ambiguïté bien intentionnelle entre la réalité et les rêves, on arrive tout de même à cerner certains traits de leurs caractères ainsi que de leur quotidien. Il y a d’abord Taka qui doit enquêter sur ce qui ressemble à un suicide collectif : des membres qui auraient appartenu à une secte. En dehors de ses heures de travail, il prend soin de sa mère qui ne se mue pas ni ne bouge, probablement atteinte d’une maladie très grave. Burton quant à lui est ébranlé à la fin du premier épisode par le suicide de son employeur direct. Néanmoins, il accompagne l’équipe à Montréal où une importante transaction concernant des droits miniers en Mongolie est sur le point d’être concrétisée. Entre-temps, il n’arrive pas à se sortir de la tête Sabine (Anna Wood), une mystérieuse inconnue qu’il semble être le seul à avoir rencontré. Reste Tess qui est persuadée qu’on lui a enlevé son bébé à sa naissance, mais toutes ses recherches ont été vaines… jusqu’à ce qu’elle rencontre Billy Boerg (Zak Orth) le patron d’une florissante entreprise de fabrication de cellulaires qui croit dur comme fer à son histoire et qui lui propose de participer à une recherche qu’il a développée portant sur la communication à travers les rêves.

« Do you ever think your dreams are trying to tell you something? We all dream, and when we dream, we think our dreams belong to us and us alone. What if we’re wrong? What if our dreams are like tiles in a grand mosaic we’re all dreaming together? » C’est avec cette phrase de départ assurée par la narration que Falling Water débute et qui nous prépare en quelque sorte à un exercice mental aussi compliqué qu’épuisant. C’est que sans arrêt, on a à démêler le vrai du faux; en d’autres termes, à faire fonctionner notre raison alors que rien dans la série ne se rattache à ce concept. Par exemple, Sabine à la fin du premier épisode est kidnappée par plusieurs hommes devant Burton, impuissant. Pourtant, elle revient dans la semaine suivante et ensemble ils visitent des galeries d’art… Même chose pour Tess qui est persuadée d’avoir accouché il y a quelques années, mais n’évoque jamais son souvenir d’avoir été enceinte. Quelques mystères dans une série sont toujours essentiels, mais lorsqu’en permanence (après un pilote de plus de 60 minutes) le téléspectateur doit se questionner sur la véridicité de ce qu’il voit, il y a un problème.

Falling Water (2016) : on coule

Pourtant, Falling Water n’est pas qu’une succession de plans vagues et confus. On remarque par exemple que Tess affirme à un moment que les vêtements de sport aux teintes de noir et de vert seront bientôt à la mode. Or les victimes s’étant suicidées dans le cadre de l’enquête de Taka portaient tous des souliers de course de ces deux couleurs. Toujours à propos de ces victimes, celles-ci ont été trouvées étendues dans une position de cercle, soit la même disposition des « dormeurs » du laboratoire de recherche de Boerg. Sinon, avant de s’enlever la vie, le patron de Burton avait dessiné un logo en forme de cube, lequel revient au troisième épisode sur les dossiers de la compagnie belge avec qui la firme effectue de nouvelles transactions. Reste que ces indices nous apparaissent microscopiques dans toute la kyrielle de plans qui ne font aucun sens à nos yeux, si bien que l’on décroche inévitablement à court ou moyen terme. Seul Boerg dont l’emploi est de comprendre les rêves pourrait nous éclairer, mais après trois épisodes, il demeure assez avare.

Falling Water (2016) : on coule

USA qui ?

Voilà quelques années déjà qu’USA Network a laissé tomber les procéduraux afin de se lancer dans des séries signatures comme Mr Robot qui fascine les critiques, mais que peu de gens regardent. En juillet, la chaîne et son président Kevin Reilly ont annoncé qu’il valait mieux pour la chaîne de revenir en arrière, les cotes d’écoute fondant comme neige au soleil. Mais pour le moment lorsque l’on consulte la liste des fictions proposées ou récemment annulées, il est difficile de jauger l’image de marque d’USA Network. On a un reste de son héritage procédural, comme Suits ou Royal Pains, des mélodrames comme Satisfaction ou Complications, une série policière événement comme Eyewitness qui pourrait devenir anthologique et d’autres, plus orientées vers la science-fiction. C’est justement cette catégorie qui donne le plus de maux de tête à ceux qui les regardent. Un genre de Matrix pour Mr Robot, une vision futuriste du présent avec Colony ou le pire du pire, des drames mystiques. Dig lancée en avril 2015 en est le meilleur exemple : trois histoires, trois personnages vivant dans différents pays du globe, mais réunis par la religion grâce à un enfant prophète, une vache sacrée et une Bible… Avec un bilan de 1,21 million de téléspectateurs et un taux de 0,32 chez les 18-49 ans, la série n’a pas obtenu de deuxième saison.

Et voilà que Falling Water arrive sur nos écrans avec plus ou moins la même approche « chorale » avec ses Tess, Taka et Burton, mais immensément plus floue. Sans trop de surprise, les résultats d’écoute concordent avec la prémisse confondante : 467 000 téléspectateurs pour la première et un taux de 0,16 chez les 18-49 ans. Les chiffres sont stables dans les semaines suivantes, mais en temps normal, ils seraient insuffisants pour lui valoir une seconde saison. Par contre, Amazon aurait les yeux sur la série si bien qu’une distribution internationale pourrait être garante d’une suite.


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