La saison 4 de Masters of Sex a vraiment connu deux parties. Une première assez sympathique qui permettait d’oublier les défauts de la saison précédente et une seconde partie tombant dans les travers même de Masters of Sex. Je me suis littéralement ennuyé durant ces 5 épisodes alors qu’au fond j’aime bien les personnages et ce qu’ils ont à nous raconter. Il faut dire que la nouvelle coupe de cheveux Presley-esque de notre très cher Bill n’aide pas cette année car à chaque fois que je vois sa tête j’ai une grosse envie de prendre un fou rire. Mais malgré tout, la saison 4 a ses réussites. Car c’est une série qui parle tout de même de révolution sexuelle et de prise de conscience pour les américains du plaisir et de comment celui-ci fonctionne réellement. Cette saison porte alors ses yeux sur d’autres sujets que ceux des saisons précédentes ce qui a permis de faire évoluer la série dans la première partie et d’apporter un peu de surprise dans un ensemble relativement poussiéreux. La saison se repose aussi énormément sur les retrouvailles entre Bill et Virginia. Le premier épisode était une entrée en matière sympathique avec toute l’histoire de Playboy et puis les intrigues vont égrainer d’autres choses au fil des épisodes afin de recentrer l’ensemble sur le boulot et un peu moins sur les flirts de bas étage qui étaient peut-être la raison pour laquelle la saison 3 était complètement ruinée.
La tension sexuelle entre Virginia et Bill reste pourtant un élément important de la narration de Masters of Sex mais au delà de ça, je trouve que la série se détache intelligemment de la chose afin de parler autrement et peut-être aussi plus sérieusement. L’une des révolutions de cette saison c’est bien entendu Libby qui s’est trouvée une vraie place, comme Betty Draper en son temps dans Mad Men. Michelle Ashford, la créatrice de la série, décide alors de nous prendre par la main, de out faire découvrir à travers ce personnage ce qui se passe dans la société américaine à cette époque. Et la société est en pleine mutation à ce tournant des années 70. Cela permet à la fois de parler de féminisme (une thématique chère et importante pour Masters of Sex) mais aussi de politique, de la place de la femme et du sexe dans la société, de l’érotisme féminin et de ce que cela impose derrière comme réflexion, etc. Il y a tellement de beaux sujets traités cette année mais cette seconde partie de la saison m’a donné l’impression de m’ennuyer légèrement. De voir encore et encore des cas de la semaine, des intrigues qui ne changent jamais la formule et donnent l’impression que Masters of Sex n’a pas envie de se secouer le pruneau. Libby c’est donc cette année l’oeil du téléspectateur et si cette partie de la saison s’avère passionnante, je reste s’amenuise rapidement.
Je pense notamment à Bill dont la place et l’intérêt dans Masters of Sex est en train de nous quitter. J’ai l’impression que ce personnage n’arrive plus à nous intéresser à ce qu’il fait car l’on a déjà vu tellement de choses avec lui qu’il m’a littéralement ennuyé. Je ne dis pas que Masters of Sex est mauvaise mais elle reste imparfaite et elle a du mal à aller de l’avant. Virginia de son côté a évolué cette année, comme tout le monde, mais cette relation statique du chat et de la souris entre elle et Bill commence à devenir un peu lassant. On a l’impression d’avoir fait le tour de cette relation qui est pourtant au coeur même de Masters of Sex. Même quand on parle d’homosexualité (4.07), la série n’arrive pas à retrouver la fougue des débuts. La première fois qu’elle a abordé l’homosexualité, je dois avouer que j’avais trouvé ça passionnant et même étonnant avant que cela ne tourne un brin au ridicule. Ici, le soucis c’est que cela semble être là uniquement car cela doit être là. Il n’y a pas le petit geste utile qui va nous donner l’impression de le faire pour la bonne cause. Moi qui espérais que la saison tienne ses promesses sur la longueur, je me rends bien vite compte qu’en doute de « Coats or Keys » (4.04), la saison ne m’a pas transcendé. Elle n’est pas mauvaise (et elle est mieux gérée que l’an dernier) mais c’est parfois mou du genou.
Et je ne comprends pas pourquoi. Comme par exemple dans « The Eyes of God », le dernier épisode de la saison, qui aurait dû justement nous démontrer autre chose et que la série a encore des tas de belles choses à faire et à conter. Ce que je peux dire actuellement c’est que si Showtime décide de renouveler Masters of Sex pour une saison 5, j’espère sincèrement que ce sera la dernière…