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Ici on est gentil

Publié le 28 novembre 2016 par Alice Join @Alice_sur_twitt
Ici on est gentil

S'il y a vraiment un truc qui me met dans une colère noire, après la minute de stupeur et d'incompréhension, c'est la méchanceté. Quand je surprends une parole humiliante, vexante ou un geste violent d'un des Blonds.

Quand j'entends un des copains d'Octave se retourner et lui dire : "Ha mais toi tu es lent parce que tu es gros". Je suis sans voix et puis ça monte, la grosse boule qui me coupe le son, la même qui me rend profondément triste. Je fuis la colère, parce que, finalement, ce serait répondre avec la même intention. Je me refuse à combattre avec les mêmes armes et les mêmes émotions.

Alors j'agis; ou je tente de le faire. En me protégeant tout d'abord. Exit de ma vie, de mon écran les intolérants, les racistes, les sectaires, ceux qui jugent tout, tout le temps et tout le monde. Place aux curieux, aux intrigués, aux tolérants.

Au quotidien j'écoute plutôt les fragiles, ceux qui viennent de loin, et parce qu'ils sont noirs, sont mal regardés, mal jugés, insultés. Eux "pourtant" sont Français. Parce qu'il y a les autres aussi que j'écoute, ceux qui divisent, ceux objets de haine, les migrants.

Mais il y a aussi la misère, ceux qui ont faim, qui n'ont pas de quoi donner nourrir leurs gosses, et ça me rend triste, autant que ça me donne des ailes pour mettre en place des élans de solidarité partagée; parce que ceux là ce sont ceux aussi que l'on accuse de profiter. De quoi de qui, je me le demande bien.

Et puis il y a aussi ces petites violences quotidiennes, celui que tu laisses passer en voiture, qui te coupe la route sans un signe de remerciement, ces gens qui se garent sur le trottoir, le passage piéton et qui sont dangereux, le mépris de ceux qui croient et se sentent meilleurs que les autres, de ceux qui croient et qui se sentent jugés, comme stigmatisés par ceux qui ne croient pas.

Cette société est bouleversante dans ces petites et grandes agressions quotidiennes, où il faudrait se méfier de tous, de tout, où l'on deviendrait suspicieux, où la gentillesse deviendrait un défaut puisque souvent "trop".

J'ai parfois le sentiment de ramer à contre courant d'un torrent de haine et de violence. Je suis lâche face au conflit, je ne cherche pas à argumenter ni à me justifier. Les combats, ce n'est pas pour moi. Mon drapeau blanc, c'est la transmission, la générosité, le partage. Ici on a le coeur gros, il y a de la place pour beaucoup, la seule condition, c'est la bienveillance.

Aujourd'hui, le thème du jour, c'est le coup de gueule, la colère à ne pas taire.

Et en décembre? Le 5 : Votre tradition incontournable de Noël, le 12 : Recette de fete, le 19 : Wish list de Noel et le 26 : Flashback sur 2016


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