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Le quartier rouge: libéralisme ou alibi à l'esclavagisme?

Publié le 29 novembre 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Flâner dans les ruelles du quartier rouge est devenue une activité touristique incontournable d’Amsterdam. Environ 3000 femmes s’offrent aux hommes, qui choisissent selon leurs goûts et à leurs guises. Pour cinquante euros la passe, il suffit de frapper à leurs vitrines.

Symboliquement, la vitrine représente un emblème fort dans l'imaginaire collectif: celui de la consommation. Derrière leurs vitrines, le corps est une marchandise comme une autre. Au "Disneyland pour adultes", la facilité de l’achat de l’acte sexuel fascine et effraie: la légalisation est devenue banalisation.

Officiellement, elle était intervenue pour mettre fin aux trafics humains et réglementer cette pratique en offrant plus de sécurités et de droits aux prostituées. Le maire de la ville l’affirme aujourd’hui: cette politique s’avère être une "erreur nationale ".
La légalisation ne devait pas servir à encourager la prostitution, mais à l’encadrer. Amsterdam est pourtant devenue une destination phare pour touristes et prostituées du monde entier: elles étaient 20.000 en 1989, contre 30.000 en 2004. Sur les 250 bordels, 80% des femmes seraient d’origines étrangères et 70%, sans papiers. Selon Le Monde, entre 50 et 90 % se prostitueraient sous la contrainte. Les clients qui remarquent des signes de violences peuvent le dénoncer, mais dans la réalité des faits, ces femmes se confient peu, par peur ou par pudeur. Finalement, mafias et proxénètes continuent de régner en maîtres sur le monde de la prostitution.

Pour certains, cette politique n’a été qu’un alibi à l’exploitation d’un commerce prometteur: là où il y avait une demande, la législation a permis d’en tirer profit. Imposables, les près de 25.000 travailleurs du sexe génèrent un chiffre d’affaire d’un milliard d’euros par an.

C’était le combat entre liberté individuelle et l’État, protecteur de la dignité humaine. Les femmes peuvent-elles être perçues légalement comme des produits de consommation? Cela dépend certes de leurs libres arbitres et l’État doit aménager le plus vieux métier du monde aux nécessités d’ordre public. L’être humain, hédoniste, a peut-être besoin d’être limité dans certaines de ses libertés, afin qu’il ne devienne pas asservi par ses vices; à condition que ces restrictions étatiques servent l’intérêt public et non pas la recherche du profit.


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