Ce travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier qu’ont si bien décrit tant d’auteurs, de Casanova à Gilles Perrault, n’est-ce pas une belle définition du métier de cinéaste que l’on a envie d’appliquer à Renoir, à Becker, au Vigo de l’Atalante, à Duvivier, aussi bien qu’à Truffaut ou Demy. A Max Ophuls et aussi à Bresson. Et à des metteurs en scène moins connus, Grangier, Gréville ou encore Sacha, qui, au détour d’une scène ou d’un film, illuminent une émotion, débusquent des vérités surprenantes. Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver.
Durant 3h15, le cinéaste Bertrand Tavernier se raconte à travers sa cinéphilie et son rapport au Cinéma français des années 30 jusqu’au début des années 70. A travers des extraits de films, il nous offre une leçon de Cinéma parsemée d’anecdotes croustillantes et d’analyses techniques. Il évoque ses cinéastes favoris, Becker ou Renoir, la musique de films mais aussi les comédiens comme Gabin ou Arletty. La conséquence première à la vue du film, c’est une envie irrépressible de revoir les films déjà vus et de découvrir tous les autres! Une histoire d’Amour contagieuse en sorte!