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Le Delanopolis culturel continue ses balades !

Publié le 30 novembre 2016 par Delanopolis
Encore des occasions de ne pas congestionner idiot à Paris. Le Delanopolis culturel continue ses balades ! 1 - La fête impériale à Orsay

Décidément, la classe dirigeante française a dû mal à admettre ce qu'elle aurait dû concéder depuis longtemps : Napoléon III fut l'un des plus grands chefs d'Etat que la France ait jamais eu depuis la révolution. La liste de ses bienfaits est impressionnante : les travaux haussmanniens bien sûr, mais également la forêt landaise, le développement des côtes basque et normande où le tourisme de masse fut pour la première fois encouragé, la libéralisation des échanges qui a permis un développement économique sans précédent, des lois sociales bien ciblées, les travaux de Pasteur et la mise en bon ordre du vignoble français, le rattachement de la Savoie et de Nice à la France, l'unité italienne qui nous donnait un allié de poids au Sud de l'Allemagne, etc, etc.

Napoléon III a certes souffert du péché originel du coup d'Etat du 2 décembre. Les imprécations de Hugo et Proud'hon ont à cette occasion infecté la gauche d'un misérabilisme et d'une haine du capitalisme dont elle n'est toujours pas remise. Mais, en 1869, plus personne ou presque ne s'en souciait et l'empire libéral avait donné à la population une liberté d'expression quasi inédite en France.

La plus grosse tâche dans le bilan néo-bonapartiste reste donc la perte de l'Alsace-Lorraine après la défaite de Sedan. Encore faut-il rappeler, ce qui est peu su, que si la France a gagné la guerre en 1918, c'est parce que les Américains l'ont soutenue et que s'ils l'ont soutenue, c'est parce qu'ils ont fini par accepter que la reconquête de l'Alsace-Lorraine figure comme but de guerre allié. Et pourquoi donc Wilson l'a-t-il admis, alors qu'il s'y refusait pendant longtemps ? Parce que l'ex-impératrice Eugénie, peu avant sa mort, a donné à Clemenceau un courrier du Kaiser de 1871 où il reconnaissait que l'Alsace et la lorraine n'étaient pas allemandes et qu'il ne faisait pas la guerre pour cela !

Ainsi la boule était-elle bouclée et, à plus de 90 ans, Eugénie effaçait cet ultime grief.

Quoi qu'il en soit, plutôt que de rappeler tout ce contexte, Orsay utilise le thème de la fête pour magnifier cette période de bonheur et de prospérité.

Il faut pourtant avouer que le Second empire ne brille pas par la fulgurance de ses innovations esthétiques. C'est une époque dite d'éclectisme, où les styles se mêlent pour le meilleur et pour le pire. Car Napoléon III, libéral aussi en matière artistique, n'a jamais entendu promouvoir un artiste ou une école officielle.

Cette énergie, cette liberté de ton qu'on savoure en écoutant les paroles d'Halévy sur les airs d'Offenbach est bien ce qui nous manque le plus aujourd'hui : une vitalité joyeuse, saine et décomplexée. Les fêtes organisées par l'Etat et les communes, à Paris ou ailleurs, sont toutes empreintes de dogmatisme, de bienpensance, polluées par des messages politiques barbants et aliénants.

Napo reviens !


2 - Alliés

Hommage agréable à "Casablanca", subtile reconstitution des temps troubles de la collaboration et de la résistance au Maroc comme en France et du blitz qui s'abattit sur Londres, "Alliés", film de Zemeckis, est injustement étrillé par la critique.

Tout l'art du mélo, car c'en est un, est de marcher à pas légers sur la ténue frontière entre l'archétype et la caricature. Certes, les situations sont un peu invraisemblables et les personnages trop héroïques pour être honnêtes. Mais c'est précisément ce qui crée l'émotion et permet de rêver.

Ralliez vous donc à Pitt et Cotillard !


3 - Bouchardon au Louvre

On connaissait le sculpteur virtuose, à la fois réaliste et romantique avant l'heure. On découvre son talent exceptionnel de dessinateur et de graveur.

Bouchardon a très tôt connu le succès, fut célébré par les Grands, l'Académie et les commandes royales sans discontinuer, fréquenta les plus cultivés collectionneurs et les meilleurs esprits de son époque.

C'est peut-être cette absence d'adversité et de dissidence qui explique qu'il ne soit pas allé au-delà, dans des compositions plus affranchies encore des codes de son temps et qui l'auraient placé au niveau de maîtres dont il égalait pourtant le savoir-faire comme Bernin ou Michel-Ange.




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