Ce n'est pas faute de l'avoir prévu et dénoncé depuis des années : le cumul des inepties sur les boulevards haussmanniens, les Maréchaux, la République, les Grands boulevards et les quais de Seine a fini par avoir raison de la circulation, plongée dans une congestion permanente qui fait enfin réagir les élus et les communes environnantes. D'où des procès en cascade et des protestations multiples. Quand les automobilistes et motards se décideront-ils à organiser des concerts de klaxons et de casseroles permanents autour de l'Hôtel-de-Ville ?
C'est parti !
La région Île-de-France a déposé un recours au Tribunal administratif contre la piétonnisation des voies sur berges rive droite décidée par Hidalgo. Cinq départements franciliens se sont joints à elle.
La région est, rappelons-le, en charge de la qualité de l'air au titre de la loi Maptam. Elle a déposé un recours au motif principal du "défaut d'étude d'impact sur la banlieue".
Il faut dire que les travaux de la Commission d'enquête publique, qui a émis un avis défavorable, donnaient déjà tous les arguments pour contester ce choix stupide motivé par de pures considérations de com' et idéologiques. Pollution et congestion sont les deux conséquences évidentes de cette fermeture brutale sans qu'aucun plan de circulation alternatif n'ait été préalablement conçu.
La Région a également missionné l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France pour travailler sur la "gestion des conséquences que cette mesure peut avoir sur les Franciliens" et lui demande d'explorer des "scénarios alternatifs de piétonnisation douce".
La lettre de mission rappelle qu'un comité régional d'évaluation a "mis en évidence une aggravation de la circulation" dans tout Paris et en banlieue. Outre des itinéraires éloignés qui servent de report à la circulation, on peut observer que les quais hauts sont en déroute.
Le quai Henri IV est le plus impacté, avec une hausse mesurée de 91 % de la circulation, juste devant le quai de l'Hôtel de Ville, qui voit son trafic augmenter de 84 %. Suivent le quai du Louvre et le quai de la Mégisserie, avec 48 %. La situation a également nettement empiré sur les itinéraires de contournement, notamment le Boulevard St-Germain (+ 20 %) et le boulevard Poissonnière (+ 19 %).
Enfin, cent soixante-huit maires de "banlieue" ont adressé mardi 30 novembre une lettre ouverte à Hidalgo pour réclamer un nouvel examen du projet, qui « entraîne une détérioration de la vie quotidienne de dizaines de milliers de Franciliens ».
Les élus d’Asnières (Hauts-de-Seine), du Chesnay (Yvelines) ou d’Étampes (Essonne), parmi tant d'autres, évoquent ainsi « le blocage général de la circulation à Paris » mais aussi les « effets bien au-delà » de la capitale de cette mesure prise « sans concertation ». « Un véritable effet domino » se fait sentir depuis la fermeture des voies sur berges. Ils accusent la mairie de Paris et l’Etat de fermer les yeux sur ces complications. « Nous dénonçons cette indifférence à l’égard des habitants de la petite et de la grande couronne. Pourquoi nier l’évidence de l’aggravation des embouteillages et des nuisances et accuser de "désinformation" les experts, lanceurs d’alerte, qui mesurent les conséquences néfastes de la décision en matière de transports, de bruits et de qualité de l’air ? »
Bonnes questions en effet ...
L'obstination démagogique d'Hidalgo serait toutefois mieux dénoncée encore si les associations de motards et d'automobilistes décidaient d'organiser des rendez-vous festifs et citoyens sous forme de concerts de klaxons et casseroles sous les fenêtres d'Hidalgo.
Le Delanopolis les y invite bruyamment !