Dalida // De Lisa Azuelos. Avec Sveva Alviti, Riccardo Scamarcio et Jean-Paul Rouve.
Raconter la vie maudite de Dalida n’est pas ce qu’il y a de plus facile. Cependant, Lisa Azuelos a dû voir Saint Laurent, le film de Bonello (que j’ai adoré). Elle a alors décidé de faire la même chose avec son biopic de Dalida, se concentrant sur les passages les plus sombres et les plus tristes de la vie de cette femme mythique. Elle choisit alors une narration temporel du même acabit et de ne jamais se laisser attendrir en vouant simplement se concentrer sur certains passages terribles de la vie de cette femme. Le plus gros problème de Dalida est que le film manque légèrement d’émotions. J’aurais adoré verser une larme mais il ne se passe rien de tout cela alors qu’il y a des passages terribles dans ce film, des moments où l’on devrait être au bord des larmes. Le film oublie alors une bonne partie des passages les plus heureux de la carrière de l’artiste, se contentant d’un diaporama pour raconter son ascension à l’international. Le film a pourtant été supervisé par Orlando, le frère de Dalida. Je m’attendais donc à ce que Dalida soit à la hauteur du mythe que cette femme a incarné pendant plus de vingt ans.
De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire... Une femme moderne à une époque qui l’était moins ... Malgré son suicide en 1987, Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.
Je ne suis pas le plus grand fan de Lisa Azuelos non plus. Elle s’est reposé sur ses lauriers après LOL et ce même si ce qu’elle fait reste honorable. Visuellement le film tient surtout debout grâce à la reconstitution des années 60, 70 et 80. C’est assez soigné et la preuve que la France sait faire des films historiques. Le détail sur les décors est d’ailleurs très important et Dalida ne déçoit jamais dans ce sens là. Si le film manque de plusieurs choses et m’a déçu, il y a aussi des atouts. Son plus gros atout est son casting et notamment Sveva Alviti, cette actrice que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Eve et qui illumine un film beaucoup trop sombre. Elle parvient à faire passer quelque chose sur son visage qui ne peut que nous rappeler Dalida et c’est une très bonne nouvelle. Le reste du casting est lui aussi solide, de Jean-Paul Rouve à Nicolas Duvauchelle en passant par Vincent Perez en Eddie Barclay. Cette icône que Dalida reste et restera dans le monde de la chanson française est intéressante et ce même si le film qui retrace une partie de sa vie et de sa carrière n’est pas toujours brillant. Je m’attendais probablement à plus de surprises, plus d’émotions et/ou de moments de joie intense. Il ne se passe rien de tout ça, créant une distance imaginaire entre Dalida et son public.
Note : 5/10. En bref, un biopic en demi-teinte qui pèche par un manque d’émotions.
Date de sortie : 11 janvier 2017