A l’heure qu’il est, nombre de journalistes, de politiques et d’analystes se sont vus sommés de se poser la question, au lendemain d’un vote inattendu provoquant une bonne gueule de bois, tant le programme est à la fois ultra-réac sur le plan sociétal et si libéral (ne pas confondre please avec liberté¹) sur le plan économique… De quoi Fillon est-il le nom ? Pas seulement comme cela est présenté dans les médias depuis quelque temps du milieu catho-réac tradi, mais également de ça :
J’ai lu attentivement l’article de ces autres échos dont il s’agit, pas vraiment gauchistes. (« les écôts » aurait été plus conforme au contenu, tant ils versent avec servilité leur quote-part au libéralisme prédateur…). On est dans la pensée libérale convenue emplie de clichés jamais interrogés qui ne résistent pourtant pas longtemps à l’investigation sérieuse et objective. Beaucoup ont d’ailleurs déjà relevé sur les réseaux sociaux l’incongruité, l’absurdité qui consistent à prétendre contester le monopole syndical en étant soi-même porteur d’un syndicat d’entreprises si peu représentatif de leur réalité, n’étant pas toutes aussi libérales prédatrices que celles figurant sous ce sigle pompeux… et ruineux pour leurs propres finances. #jdçjdr (si : de l’argent souvent mieux investi ailleurs…). J’ajouterais autre chose, en toute humilité : voilà bien un tour de force de rhétorique subtile dont ces gens sont friands, que de prétendre mieux protéger les salariés par une absence de syndicats. Le Monsieur ose prétendre sans rire en effet les contourner pour donner plus de pouvoir aux VRAIS représentants des salariés dans chacune des entreprises, prises isolément. Qui ne voit pas qu’arrivant à ce genre de fins tragiques pour la lutte sociale (l’individu bombardé représentant des salariés se retrouverait isolé, privé de toute force, de toute structure éventuellement combattive et avec plus de moyens et de ressources que lui seul face à la meute et à sa direction) est un idiot. Le rapport de force nous serait alors évidemment défavorable, ou favorable au contraire à la seule classe défendue par ce médéfien là. Mais inutile d’argumenter, de présenter des démentis, même factuels et bien sourcés sur les pré-jugés contestables servant de sous-structure aux propos de ces nantis trop sûrs d’eux. Il s’agit là de pensée magique, catégorielle, sur le registre de l’émotionnel, assortie d’une certaine rouerie et de beaucoup de mauvaise foi, sur lesquels la raison n’a que peu de prise. Il convient avant toute chose pour les intéressés de faire fi de l’intérêt collectif, et de défendre LEURS intérêts, qui ne sont pas les nôtres, et qui les moquent, les contrarient. Des intérêts égoïstes d’une classe qui ne manque de rien, et dénie pourtant à toute autre d’en obtenir la moindre miette, si ce n’est à peiner pour manger, et à réduire encore et encore son train de vie, rognant sur tout quand les mêmes ne se privent de rien, au vu et au su de tous, attisant la colère sociale. Ils ne la voient pas venir. Elle est immense. Et je n’ai nul doute qu’elle se traduira politiquement, dans le meilleur comme dans le pire. Et cette rupture là ne sera pas celle de ce vieux monde représenté par un Fillon. Ceux qui soutiennent ce genre de positionnements attardés là ne sont pas seulement en retard d’une guerre ( Schröder et Thatcher datent un peu, je crois😉, qu’ils croient avoir gagnée. Ils sont également totalement inconscients de ce qu’ils sont en train d ‘allumer : une bombe sociétale. Ils veulent donc rallumer la guerre des classes, eux qui prétendent qu’elles n’existent pas ? Donnons -en leur pour leur argent…😉 et exauçons leurs souhaits.
¹ Cette « liberté » là ne serait alors que celle pour le renard d’entrer dans tous les poulaillers et de manger toutes les poules, sans le moindre garde-fous.