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3% (Saison 1, 8 épisodes) : combattre le système du futur

Publié le 04 décembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews


Vous imaginez un monde où 3% de la population seulement a accès à une certaine luxure ? Après tout, il y a plus de 3% de riches ou de gens aisés en France de nos jours et quand nous faisons partie de la classe moyenne, nous avons une certain pouvoir d’achat qui nous permet par moment de nous offrir des tas de choses. Dans 3%, l’histoire nous raconte la vie de gens qui doivent se battre pour une place parmi les riches, parmi les 3% de la population qui ne sont pas dans des bidonvilles. Cette série, produite par Netflix, a un propos intéressant alors qu’elle se déroule (est tournée et produite) au Brésil alors que le gouvernement s’est fait énormément critiquer, que cela soit pour les installations réalisées pour les J.O et la Coupe du Monde de football ou bien pour la Présidente et sa place dans la corruption. Bien entendu, 3% n’est pas une série qui nous raconte ce que l’on sait déjà actuellement mais tente d’avancer dans le futur et de raconter ce qui pourrait se produire. En s’inspirait clairement de Hunger Games comme j’ai déjà pu le faire remarquer avec le pilote, la série nous plonge petit à petit dans un univers séduisant bien que cela ne soit pas exceptionnel non plus. Disons que la réflexion proposée par 3% ne va pas suffisamment loin par moment pour que l’on s’imprègne totalement du monde qui l’entoure.

Les personnages sont convaincants malgré tout ce qui permet de passer un bon moment. On s’attache alors à eux assez facilement et rapidement, ce qui endigue le fait que l’on ne partage pas toujours la narration de la série. Le cauchemar dystopique est quelque chose de classique en SF ces dernières années. Bien que cela ne soit plus si original que ça maintenant que tout le monde a copié encore et encore Hunger Games, j’apprécie malgré tout la volonté de proposer quelque chose en télévision qui ne ressemble pas aux autres séries de SF que l’on a pour habitude de voir. Après tout, je ne connais pas vraiment de série qui a surfé sur la vague Hunger Games. Ce qui est étrange. Quoi qu’il en soit, ce qui fonctionne dans un premier temps dans 3% c’est ce que la série parvient à créer autour des personnages. Si tous ne sont pas forcément attachants, ils ont chacun une histoire séduisante qui change un peu de ce que l’on a pour habitude de voir. 3% cherche alors à nous plonger dans les aventures émotionnelles et psychologiques des personnages au travers de ces tests d’aptitude qu’ils réalisent afin d’entrer dans cette élite dont ils rêvent tant. Car ils savent que leur destin tient au bout de ces tests. Ils veulent une place à The Offshore, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile.

Seulement 3% sont sélectionnés et la compétition est rude. Si je parle souvent d’Hunger Games quand je parle de 3%, la série a aussi son originalité bien à elle qui parvient contre toute attente à fonctionner assez bien dans son ensemble. César Charlone, le réalisateur de la série, a su apporter sa patte même si elle ne vaut pas celle de Gary Ross (Hunger Games). Il a tout de même travaillé sur The Constant Gardner qui m’avait marqué à l’époque où je l’avais vu. On ne peut donc pas dire que cela soit le plus mauvais cinéaste brésilien qu’il puisse exister. Si la comparaison s’impose toujours, 3% cherche aussi à s’en dessouder complètement. On nous plonge alors dans ce à quoi pourrait réellement ressembler le Brésil dans quelques années si jamais les disparités continuent. Si 3% n’est pas toujours claire dans ce qu’elle entreprend, elle n’en reste pas moins agréable dans sa manière d’utiliser certains de ses personnages. Chacun d’entre eux a son petit truc en plus. Encore une fois, 3% joue sur deux tableaux différents. D’un côté nous avons le côté stéréotypes classiques de ce genre de séries et de l’autre nous avons une certaine dose d’originalité qui sied plutôt bien au tout. On retrouve alors ces séries de SF avec des adolescents (et ces dernières années nous avons eu Tomorrow When the War Began, Between, etc.).

Toutes ne sont pas de grandes réussites mais il y a malgré tout des tentatives diverses et variées. 3% fait partie de ces (bonnes) tentatives. Finalement, 3% s’avère être une série au fort potentiel qui se contente parfois un peu trop du minimum syndical en pensant que l’on sera rassasié. Peut-être aussi que l’univers n’est pas aussi riche qu’il ne le laisse sous entendre mais je suis malgré tout séduit par ce qui est raconté.

Note : 6.5/10. En bref, une tentative brésilienne marquée par une ambition qui n’est pas toujours suffisamment bien mise en scène.


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